Il y a deux semaines, nous vous disions tout sur les voitures-radar privées qui commençaient à entrer en service dans l’Eure, flashant les premiers automobilistes ne respectant pas les limitations de vitesses.
Si la protection et la sécurité des automobilistes sont mises en avant pour justifier cette action, Jean-Bernard Dufourd, le maire de Naujac-sur-Mer, commune du Médoc située dans le Sud-Ouest, n’y voit qu’une façon de récolter plus d’argent qu’avec les radars fixes, et a donc décidé de prendre un arrêté interdisant les voitures-radar privées... en invoquant la sécurité même des automobilistes conduisant ces véhicules !
Les chances de succès de son entreprise sont minces, et pourtant ! Jean-Bernard Dufour s’appuie sur l'article R412-6-2 du Code de la route qui indique qu’il est strictement « interdit de placer sur le champ de vision du conducteur un appareil doté d'un écran ne constituant pas une aide à la conduite ou à la navigation ». Or, selon lui, les moniteurs des voitures-radar privés donnant à voir ce que filment en temps réel les caméras cachées embarquées entravent la vision des conducteurs, les mettant en danger en les poussant à les regarder plutôt que la route, ce qui pourrait constituer une source d’accidents supplémentaires. L’arrêté du maire est clair :
« La circulation est interdite sur l'ensemble routier de la commune de Naujac-sur-Mer, à tous véhicules munis de systèmes de caméras embarquées, pouvant altérer l'attention du conducteur ».
Jean-Bernard Dufourd affirme que son arrêté ne concerne évidemment pas les policiers et les gendarmes, mais uniquement les chauffeurs privés au volant de ces radars mobiles qui ne seraient qu’une manière opportuniste d’amasser plus d’argent. Lucide, l’homme se doute que son arrêté ne portera pas ses fruits, mais souhaite avant tout attirer l’attention sur l’hypocrisie que représentent à ses yeux ces voitures-radar privées qui n’ont rien à voir avec les services de police assurant la sécurité routière.