Simone Veil, figure d'exception des droits des femmes, s'est éteinte à l'âge de 89 ans

Ce vendredi 30 juin 2017, une figure emblématique de la politique française vient de s’éteindre. L’ex-présidente du Parlement Européen et ancienne ministre de la Santé, à qui l’on doit la loi sur l’IVG (interruption volontaire de grossesse), est décédée ce matin à son domicile, dans le 7e arrondissement de Paris. Elle allait avoir 90 ans le 13 juillet.

« Je voudrais vous faire partager une conviction de femmes… ». Le 26 novembre 1974, une femme au visage déterminé prend place dans l’hémicycle du Palais-Bourbon devant une assemblée presque intégralement composée d’hommes. Bien résolue à dépénaliser l’interruption volontaire de grossesse (IVG), celle qui a été ministre de la Santé sous la Présidence de Valery Giscard d’Estaing expose son projet de loi en faveur de l’avortement, sans trembler. C’est sur cette scène historique que Simone Veil est rentrée dans la postérité, devenant ainsi un symbole d’exception des droits des femmes.

Forte, courageuse, déterminée et profondément féministe, ses convictions inébranlables ont été plus fortes que les violentes invectives proférées contre elle. Pendant trois jours et deux nuits de combat acharné, la ministre avait dû contrer les nombreuses attaques sexistes et autres tentatives d’intimidation de toutes parts.

Mais ces menaces n’ont pas suffi à intimider cette combattante acharnée, rescapée de la Shoah et déportée au camp d’extermination Auschwitz-Birkenau à l’âge de 16 ans par la Gestapo. La jeune femme avait alors perdu presque toute sa famille durant la déportation, à l’exception de ses sœurs Madeleine et Denise.

Après avoir fait des études de droit et entamé une carrière de magistrate, Simone Veil, épaulée par le Premier ministre de l’époque Jacques Chirac, devient ministre de la Santé. C’est ainsi que s’est écrite l’une des pages les plus passionnantes et déterminantes de l’Histoire de la Ve République. Après avoir quitté le gouvernement en 1979, elle devient députée européenne jusqu’en 1982, puis première femme ministre d’État de 1993 à 1995.

Membre du Conseil constitutionnel en 1998, et ce jusqu’en 2007 et élue à l’Académie Française en 2008, elle publie, durant cette période, son autobiographie intitulée Une vie où elle relate son parcours et met en lumière ses engagements politiques et militants, non sans émotion.

Volontaire, engagée et résolue, Simone Veil demeurera immortelle. À nous, en tant que société, de poursuivre ses combats.


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