À Strasbourg, la justice a condamné un homme âgé de 39, rendu coupable d’avoir défenestré son chien du cinquième étage de son immeuble.
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Quel acte de cruauté ! Et la sentence paraît pourtant si légère ! Les faits remontent à ce lundi 29 janvier, lorsqu’un chien a été retrouvé agonisant au pied de l’immeuble de son propriétaire. Une voisine prévient alors la police, tandis qu’un automobiliste lui affirme avoir vu “une heure auparavant un alcoolique jeter son chien par la fenêtre du cinquième étage”.
Le prévenu, âgé de 39 ans et ancien SDF sans activité, s’est présenté à la barre ce mercredi et a démenti avoir lui-même jeté son chien. Il s’est défendu en disant ne pas s’être immédiatement aperçu de la chute de son chien, le remarquant au petit matin, après s’être fortement alcoolisé dans la nuit.
Selon lui, son chien, dont il dit prendre soin, aurait pu tomber après avoir été attiré par de la nourriture posée au bord de la fenêtre.
Une défense douteuse et un témoin qui disparaît
Cependant, l’automobiliste témoin de la scène n’a pas été retrouvé pour les besoins de l’enquête, ce qui a joué en la faveur du prévenu. Poursuivi pour acte de cruauté envers un animal domestique ayant entraîné la mort, il encourait 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.
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De son côté, le parquet avait requis 12 mois de prison avec mandat de dépôt et une interdiction de posséder un animal. Finalement, le prévenu a écopé de 12 mois de prison, dont huit mois fermes.
“Je suis déçue par cette décision, j’ai l’impression que le tribunal n’a pas voulu trancher. On avait une enquête bâclée. On a une décision qui permet de dire aux associations ‘on a condamné’ mais avec une décision particulièrement peu sévère au regard de ce qui est généralement prononcé dans les tribunaux, deux ou trois ans de prison, comme pour nous dissuader de faire appel” a déclaré l’avocate du prévenu.
Du côté des associations, on déplore la légèreté de la peine, même si on salue la réaction de la justice sur la question de la cruauté animale : “Le tribunal a fait preuve de mesure, mais le message est lancé : on ne maltraite pas un animal, sinon il y a une réaction judiciaire et une réaction de notre part”, a réagi l’avocat de la SPA.
En France, la lutte contre la maltraitance animale continue de se développer puisqu'un nouveau service spécialisé, avec 4000 policiers formés, va être mis en place dans les comissariats et les gendarmeries.