C’est au Sénat, mardi, qu’a été votée très largement, à 305 voix contre 28, l’interdiction des « thérapies de conversion ». Ces pratiques qualifiées de « barbares », « d’un autre âge » et « indignes » dans le texte de loi sont désormais un délit.
Le Sénat, septembre 2019. Crédit : Romain Vincens/ Wikipedia
« Être soi n’est pas un crime. Non, l’homosexualité et la transidentité ne sont pas des maladies que l’on pourrait soigner. Non, il n’y a rien à guérir », a lâché la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, mardi au Sénat.
Ce jour-là, les sénateurs ont voté majoritairement en faveur de l’interdiction des « thérapies de conversion », ces prétendues « pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne ».
Ces « thérapies » prétendent alors « guérir » les personnes homosexuelles, bi et trans (LGBT) en leur imposant l’hétérosexualité. Et cela, par des pratiques plus que douteuses telles que les « hormones », les « électrochocs » et « l'hypnose » par des « thérapeutes » ou des religieux.
Des sanctions allant jusqu’à 45 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement
Crédit : naeimasgary/ Pixabay
Les sénateurs ont donc adopté la proposition de loi déposée en mars dernier par la députée de La République en marche, Laurence Vanceunebrock. Un texte soutenu en majorité par le gouvernement et les 305 sénateurs après avoir été adopté à l’unanimité à l’Assemblée.
Les 28 voix contre proviennent toutes du groupe Les Républicains, mené par Bruno Retailleau.
Désormais, comme le stipule la proposition de loi, « les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre vraie ou supposée d’une personne, et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale, sont punis de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ».
La peine peut s’élever à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende en cas de circonstances aggravantes.