Belfort : le chant des coqs provoque une querelle de voisinage qui s'envenime

C'est un drôle de conflit de voisinage qui empoisonne actuellement la vie d'un petit village du Territoire de Belfort. Et dire que tout est parti de nuisances provoquées par des... coqs. Précisions.

Et on reparle des nuisances sonores des campagnes ! 

Dans la petite commune de Fontaine, située près de Belfort, une querelle de voisinage, provoquée par des chants de coqs, est en train de tourner au vinaigre, au point que l’affaire pourrait bien se terminer devant les tribunaux.

Tout a commencé il y a plusieurs semaines lorsque Lætitia et Olivier Hemberger - un couple du village qui élève des coqs sur son terrain - apprennent avec étonnement que les chants de leurs gallinacés dérangent l’un de leurs voisins.

Prénommé Roland, ce dernier, âgé de 78 ans, se dit en effet gêné par cette nuisance sonore et le fait savoir. Il est bientôt rejoint par 4 autres voisins qui signent une pétition créée à cet effet.

Informée de ce conflit pour le moins inhabituel, la mairie décide alors d’intervenir mais la tentative de conciliation tourne court car chacun campe sur ses positions.

Crédit photo : capture d'écran 

Des chants de coqs provoquent un conflit de voisinage qui s'envenime, près de Belfort

« Ces voisins ont fait un élevage de coqs de concours, avec des bruits et des chants répétitifs toute la journée, à n’importe quelle heure et c’est pénible… Quand on a commencé à être gêné, je leur en ai parlé, et ils m’ont répondu que si je n’aimais pas entendre chanter les coqs, je n’avais qu’à partir dans une maison de retraite », affirme ainsi Roland, interrogé par nos confrères de France Info.

Le septuagénaire a bien proposé une solution à l’amiable au couple mais ce dernier ne l’aurait pas acceptée, selon ses dires.

De plus, les éleveurs ont lancé à leur tour une pétition, qui aurait d’ores et déjà récolté plus de 35 000 signatures de soutiens.

« Ici, c’est la campagne… nous pensons que notre cause est une cause juste. Dans toute la France, il y a des cas comme le nôtre. La loi était censée régler ce genre de problèmes, et en fin de compte ça n’a rien changé, alors oui les réseaux sociaux sont là pour faire bouger les choses », rétorque ainsi Olivier.

« Un coq, ça n’a pas de télécommande, il chantera le matin quand il a un concurrent dans les parages pour protéger son territoire, il chantera quand une de ses poules va faire un œuf, il va être content », ajoute-t-il.

La loi à laquelle il fait allusion est celle sur le patrimoine sensoriel des campagnes.

Promulguée le 29 janvier 2021, en raison des nombreux conflits de voisinage liés aux nuisances olfactives et sonores dans les zones rurales, celle-ci protège « les sons et odeurs » des espaces naturels, en les inscrivant dans le code de l’environnement en tant que patrimoine commun de la nation.

L’affaire la plus emblématique, symbolisant ces querelles d’un nouveau genre, reste bien sûr celle du coq Maurice sur l’Île d’Oléron.

Malgré cette mesure, le conflit à Fontaine ne cesse de s’envenimer et pourrait bien se terminer devant la justice, au grand dam du maire de la commune, Pierre Fietier.

Affaire à suivre ! 


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.