Alors que l'on vient de passer une période intense en termes de jours fériés, il se peut qu'une nouvelle date, donnant lieu à un nouveau jour férié, voit le jour. En effet, Jean-Hugues Ratenon, député de la France insoumise, a déposé une proposition de loi à l'Assemblée nationale visant à faire de l'abolition de l'esclavage, un jour à commémorer.
Ce jour, je présente ma Proposition de loi pour la création d'un jour férié national commémorant l'abolition de l'esclavage par la République Française. Nous proposons le 4 février, date de la première abolition (qui eut lieu en 1794).#DirectAN pic.twitter.com/2g6gnOekst
— Jean-Hugues Ratenon (@DeputeRatenon) 23 mai 2018
Unité nationale. C'est ce à quoi aspire Jean-Hugues Ratenon, député de la France insoumise, en souhaitant faire de la date de l'abolition de l'esclavage en France, une journée de commémoration, à marquer au fer rouge à l'aide d'un jour férié. Une façon pour lui de rappeler notre responsabilité, de se souvenir et de rendre hommage. Pour faire sens, le député s'est arrêté sur la date du 4 février 1794, au cours de la Révolution française, estimant que « c'est l'élément fondateur de la volonté d'abolition de l'esclavage en France » comme l'explique Alexandre Cailleteau, son attaché parlementaire, à 20 minutes.
Et s'il existe pourtant déjà une journée nationale de le traite, de l'esclavage et de leur abolition, le 10 mai, instaurée en 2006 par Jacques Chirac, Jean-Hugues Ratenon et son attaché parlementaire, se sont « rendu compte que la population hexagonale ne savait pas qu’il existait des jours fériés pour commémorer l’abolition de l’esclavage en outre-mer. L’abolition de l’esclavage ne concerne pas seulement les territoires d’outre-mer mais toute la France ». En effet, ils déplorent, entre autres, que les jours de commémoration existent uniquement en outre-mer. Comme le 10 juin en Guyane ou le 27 mai en Guadeloupe, par exemple.
En ce sens, « il faut absolument qu’il y ait un jour férié national, on veut créer une date nationale qui ne se substituera pas aux jours fériés déjà existants en outre-mer. Il s’agirait d’un jour d’unité nationale qui pourrait relier l’Hexagone aux territoires d’outre-mer » a déclaré Alexandre Cailleteau à 20 minutes. Une nécessité qui se traduit par un « un déficit d’éducation sur la question de l’abolition de l’esclavage » et d'expliquer qu'il est « enfin temps de rouvrir ce chapitre et d’informer la population. Il y a encore 46 millions d’esclaves dans le monde aujourd’hui, c’est énorme. Il y a différentes formes d’esclavage moderne. »
Quant à l'absence d'Emmanuel Macron lors de la cérémonie de la commémoration de l'abolition de l'esclavage, « c'est dommageable (...) L’agenda du président est rempli, certes, mais il a fait son choix. Il aurait pu avoir une prise de parole forte sur le sujet. Il faut toujours attendre un déplacement en Outre-mer pour voir une prise de parole forte, comme si la question de l’esclavage ne concernait que ces territoires. »