Un député demande un jour férié pour l'abolition de l'esclavage

Alors que l'on vient de passer une période intense en termes de jours fériés, il se peut qu'une nouvelle date, donnant lieu à un nouveau jour férié, voit le jour. En effet, Jean-Hugues Ratenon, député de la France insoumise, a déposé une proposition de loi à l'Assemblée nationale visant à faire de l'abolition de l'esclavage, un jour à commémorer.

Unité nationale. C'est ce à quoi aspire Jean-Hugues Ratenon, député de la France insoumise, en souhaitant faire de la date de l'abolition de l'esclavage en France, une journée de commémoration, à marquer au fer rouge à l'aide d'un jour férié. Une façon pour lui de rappeler notre responsabilité, de se souvenir et de rendre hommage. Pour faire sens, le député s'est arrêté sur la date du 4 février 1794, au cours de la Révolution française, estimant que « c'est l'élément fondateur de la volonté d'abolition de l'esclavage en France » comme l'explique Alexandre Cailleteau, son attaché parlementaire, à 20 minutes.

Et s'il existe pourtant déjà une journée nationale de le traite, de l'esclavage et de leur abolition, le 10 mai, instaurée en 2006 par Jacques Chirac, Jean-Hugues Ratenon et son attaché parlementaire, se sont « rendu compte que la population hexagonale ne savait pas qu’il existait des jours fériés pour commémorer l’abolition de l’esclavage en outre-mer. L’abolition de l’esclavage ne concerne pas seulement les territoires d’outre-mer mais toute la France ». En effet, ils déplorent, entre autres, que les jours de commémoration existent uniquement en outre-mer. Comme le 10 juin en Guyane ou le 27 mai en Guadeloupe, par exemple.

En ce sens, « il faut absolument qu’il y ait un jour férié national, on veut créer une date nationale qui ne se substituera pas aux jours fériés déjà existants en outre-mer. Il s’agirait d’un jour d’unité nationale qui pourrait relier l’Hexagone aux territoires d’outre-mer » a déclaré Alexandre Cailleteau à 20 minutes. Une nécessité qui se traduit par un « un déficit d’éducation sur la question de l’abolition de l’esclavage » et d'expliquer qu'il est « enfin temps de rouvrir ce chapitre et d’informer la population. Il y a encore 46 millions d’esclaves dans le monde aujourd’hui, c’est énorme. Il y a différentes formes d’esclavage moderne. »

Quant à l'absence d'Emmanuel Macron lors de la cérémonie de la commémoration de l'abolition de l'esclavage, « c'est dommageable (...) L’agenda du président est rempli, certes, mais il a fait son choix. Il aurait pu avoir une prise de parole forte sur le sujet. Il faut toujours attendre un déplacement en Outre-mer pour voir une prise de parole forte, comme si la question de l’esclavage ne concernait que ces territoires. »

Source : 20 minutes
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