Le Musée national du Brésil, situé à Rio de Janeiro, a été le théâtre d'un immense incendie qui s'est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi. Les flammes ont dévoré les 13 000 mètres carrés de ce bâtiment ouvert en 1818. Les circonstances de ce drame, qui n'a fait aucune victime, restent à déterminer.
[#musées] Énorme incendie - en cours - au @MuseuNacional de Rio de Janeiro dans la nuit du 2 au 3 septembre 2018. Ouvert en 1818, un des plus anciens musées d’Amérique du Sud avec plus de 20 millions d’objets dans ses collections. Images @JornalOGlobo #tristesse #museunacional pic.twitter.com/Ez3lAAxYer
— Laurent Albaret (@laurentalbaret) 3 septembre 2018
« Un jour tragique pour tous les Brésiliens », c'est en ces mots que le président du Brésil Michel Temer a qualifié le drame qui s'est produit dans la nuit du dimanche 2 septembre. Le musée national de Rio de Janeiro, l'un des plus anciens du pays, est parti en fumée, voyant ainsi disparaître des siècles de culture.
Le feu aurait éclaté vers 19h30 heure locale (00h30 en France), tandis que le lieu était déjà fermé au public. Aucune victime n'est à déplorer pour l'instant. « Jusqu'à présent, il n'y a pas de rapports faisant état de victimes. Il (le feu) s'est propagé très rapidement. Il y a beaucoup de matières inflammables » dans le musée, a indiqué à l'Agence France-Presse (AFP) un porte-parole des pompiers de Rio de Janeiro.
Incalculável para o Brasil a perda do acervo do Museu Nacional. Foram perdidos 200 anos de trabalho, pesquisa e conhecimento. O valor p/ nossa história não se pode mensurar, pelos danos ao prédio que abrigou a família real durante o Império. É um dia triste para todos brasileiros
— Michel Temer (@MichelTemer) 3 septembre 2018
L'édifice de 13 000 m2 chargé d'histoire a été intégralement ravagé par les flammes pendant des heures, et ce malgré l'intervention rapide des pompiers. Les pertes sont inestimables. Fondé en 1818 à l'initiative du Roi Jean VI de Portugal, le musée regorgeait de trésors : on ne dénombrait pas moins de 20 millions de pièces en ses lieux, dont une collection égyptienne, une autre d'art gréco-romain, ou encore le plus vieux fossile humain découvert au Brésil, comme le détaille l'établissement sur son site internet.
« Deux cents ans de travail, de recherche et de connaissance ont été perdus », a déploré le chef de l'État dans un communiqué de presse. Le directeur adjoint du musée Luiz Fernando Dias Duarte a quant à lui confié ressentir « un profond découragement » et « une immense colère ». « Toutes les archives historiques, qui étaient conservées dans un secteur intermédiaire du bâtiment, ont été complètement détruites », regrette-t-il.
« La tragédie aurait pu être évitée »
Si l'on ignore encore l'origine du sinistre, le directeur adjoint du musée a accusé les autorités brésiliennes de « manque d'attention » et a souligné qu'il n'y a jamais eu de « soutien efficace et urgent » à une adaptation du palais, ancienne résidence officielle de la famille royale et impériale, rapporte l'AFP.
Le ministre de la Culture Sergio Sa Leitao, a reconnu plus tard que « la tragédie aurait pu être évitée » et que « les problèmes s'étaient accumulés au fil du temps » pour l'établissement. Il indiquait qu'en 2015, sous l'ancienne présidente de gauche Dilma Rousseff, l'institution était « fermée faute de ressources pour son entretien », après de multiples coupes budgétaires.
Une terrible tragédie : des archives irremplaçables de la #biodiversité et le travail d'une nation et de tant de vies disparaissent
— Philippe Grandcolas (@pgISYEB) 3 septembre 2018
De tout cœur avec le Brésil et ses scientifiques @MuseuNacional @Le_Museum @INEE_CNRS https://t.co/dWAIvrDfwl pic.twitter.com/zXrsG9VHRT
Cet incident met en pause l'élection présidentielle mouvementée qui se tiendra en octobre au Brésil. L'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, grand favori pour briguer le poste (39 % des intentions de vote), et ce malgré son incarcération, ne pourra pas espérer de troisième mandat. Le Tribunal supérieur électoral a en effet invalidé sa candidature à l'issue de huit heures de débat le vendredi 31 août. Celui qui est connu sous le nom de Lula est en détention depuis le mois d'avril, après avoir été condamné en appel à douze ans et un mois de prison pour corruption.