Retirés de la liste des espèces menacées, les grizzlys y sont réintroduits grâce à la décision d'un juge

Un juge du Montana a sauvé la peau des grizzlys. Ce fonctionaire américain a trouvé que la décision, prise par l’organisme américain chargé de la gestion de la faune sauvage, de retirer les grizzlys de la liste des espèces menacées, était abusive. Le juge fédéral a ordonné leur réintroduction dans cette liste.

Près de 700 loups et ours vivent dans le parc de Yellowstone. Crédits : Shutterstock/Bill Dreitlein 

Dans une ordonnance, publiée le lundi 24 septembre, Dana Christensen, le juge fédéral de l’État du Montana a estimé que la décision du Fish and Wildlife Service (l’organisation fédérale chargée de la gestion de la faune sauvage) de retirer ces plantigrades (animaux marchant sur la plante des pieds) de la liste des espèces menacées est totalement « arbitraire et fantasque ».

Selon le juge, cette décision a été fondée sur des études peu pertinentes « manquant ainsi à ses obligations et de rigueur scientifique ».

Il y a un an, de nombreux plantigrades, loups et ours, avaient été retirés de cette liste laissant aux chasseurs de nouvelles cibles, jusque-là protégées. Plusieurs tribus amérindiennes avaient alors demandé à la cour fédérale du Montana de s’opposer à cette décision inquiétant la vie de plus de 700 mammifères carnivores du parc Yellowstone.

En août dernier, le juge Christensen avait bloqué l’ouverture d’une chasse au grizzly autour du célèbre parc américain. 23 ours auraient pu y être tués sans l’intervention de ce juge.

Une victoire pour le faune de la région

« Le tribunal a conscience du vif intérêt que le public a pour cette affaire, ainsi que de l’émotion que les grizzlys suscitent chez les gens, des éleveurs et chasseurs jusqu’aux défenseurs de la nature et des droits des animaux » peut-on lire dans la missive de Christensen.

« Ce dossier (…) est limité à une simple question : oui ou non, le Fish and Wildlife Service a-t-il outrepassé son autorité légale en retirant de la liste (des espèces menacées) l’ours grizzlys du haut Yellowstone ? » s’est interrogé le juge, estimant que la réponse est oui.

Dans un communiqué Tim Presco, avocat d’une ONG juridique qui avait porté plainte contre cette décision au nom de la tribu indienne des Cheyennes du Nord, se réjouit de la décision : « C’est une victoire pour les ours et pour tous ceux qui viennent dans la région pour voir le grizzly dans son milieu naturel ».

Pour cette tribu, l’ours grizzly est un animal sacré « qui mérite notre respect et notre protection » explique Lawrence Killsback, président de la tribu des Cheyennes du Nord. « Il y va de notre responsabilité de parler pour les ours, qui ne peuvent s’exprimer eux-mêmes » a-t-il assuré.


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