En Gironde, le maire de Gajac souhaite inscrire les bruits ruraux au patrimoine immatériel de l’UNESCO afin de leur éviter les procès qui leur sont intentés. Un premier pas de la part de Bruno Dionis du Séjour vers un possible enregistrement du chant du coq, du meuglement des vaches ou encore des sonneries des cloches au patrimoine immatériel de l’UNESCO, tout comme l’est "Le repas gastronomique des Français".
Le maire de la commune, qui compte près de 400 habitants, a expliqué dans une lettre ouverte à l’attention des parlementaires vouloir protéger ceux qui émettent ces bruits : « Nous demandons que le chant du coq, l’aboiement familier du chien, la cloche de l’église, le meuglement des vaches, le braiement de l’âne et le pépiement des oiseaux soient proclamés patrimoine national ».
Crédit photo : Vaches brunes et blanches dans une ferme /Shutterstock
Son initiative peut paraître étonnante au premier abord, pourtant nombreux sont ceux qui n’apprécient guère ces sonorités propres à la campagne lorsqu’ils s’y installent pour leur retraite ou le temps des vacances. Allant même jusqu'à se plaindre auprès des élus, voire d’intenter directement un procès au coupable.
Le cas le plus récent concerne le coq Maurice, qui, accusé de chanter trop fort par des vacanciers, est convoqué devant le tribunal d’instance de Rochefort le 6 juin prochain. En août 2018, c’est un couple de Parisiens qui souhaitait décaler l’horaire de la cloche de l’église.
L’article 11 du texte de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dit : « Il appartient à chaque État d’identifier et de définir les différents éléments du patrimoine culturel immatériel présents sur son territoire, avec la participation des communautés, des groupes et des organisations non gouvernementales pertinentes ».
Total soutien à Bruno Dionis du Séjour, Maire de Gajac(33), qui demande que le chant du coq, le meuglement des vaches, les cloches qui sonnent et d’autres bruits de campagne soient inscrits au patrimoine national : « Les petites communes se retrouvent face à des emmerdeurs ! »
— Yves d'Amécourt (@yvesdamecourt) 9 mai 2019
Bruno Dionis explique avoir reçu le soutien de 31 maires, dont celui du député UDI de Lozère Pierre Morel-À-L'Huissier, qui ajoute dans les colonnes du Figaro vouloir « déposer une proposition de loi en ce sens sous forme de résolution d’ici à une dizaine de jours ».