Pour que son camping et ses 150 employés prospèrent après sa mort, le propriétaire du Brasilia (Canet-en-Roussillon, Pyrénnées-Orientales) a refusé 40 millions d’euros que lui proposait un fonds de pension. À la place, il a créé une fondation pour venir en aide aux enfants défavorisés et à la préservation du littoral de la région.
Crédit : Nicolas Parent/ L'Indépendant
Roger Pla est le propriétaire du camping de luxe Brasilia à Canet-en-Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales. Sans héritier et bientôt à la retraite, le propriétaire veut partir l’esprit libre. Il y a neuf ans, comme le rapportent nos confrères d’Europe 1, Roger Pla a réfléchi au devenir de son entreprise familiale après le décès de sa mère. « C’était de ma responsabilité puisque je n’avais pas d’héritier, je devais prévoir l’avenir », raconte-t-il au micro d’Europe 1.
Sans pour autant accepter n’importe quelle offre. Roger Pla s’est en effet vu proposer 40 millions d’euros par l’un des fonds de pension venu le démarcher. Une somme astronomique qui ne doit rien au hasard. Comme le précise le reportage, le camping Brasilia est idéalement situé. Outre le côté très touristique de la région, le camping est situé le long de la plage avec ses 300 hébergements et quelque 700 emplacements.
« Il ne faut pas acheter une entreprise pour la faire péricliter »
Roger Pla. Crédit : Europe 1
« On m’a proposé 40 millions d’euros, j’ai dit non. Il ne faut pas acheter une entreprise pour la faire péricliter. Moi, je suis aux manettes depuis 45 ans, je me suis demandé comment ils allaient faire pour rembourser. mais ce n’est pas leur problème, ce sont des financiers purs. Alors que nous, ici, on place l’humain au centre de l’entreprise. C’est sans ambiguïté, on n’est pas là pour jouer au Monopoly », poursuit-il, catégorique.
Roger Pla pense alors à léguer son camping à ses collaborateurs. Mais il est très vite déboussolé par les droits de succession « faramineux », s’élevant à 60% ! Roger Pla revoit finalement ses comptes et décide de créer une fondation, Famille Pla. Mission réussie, puisque Roger Pla a déjà cédé 11% de ses parts à la fondation.
Le propriétaire a une idée précise derrière la tête et souhaite que les dividendes annuels de la fondation permettent à des enfants de partir en vacances : « En 2022, il y a encore certains enfants qui n’ont accès ni aux classes de neige ni aux classes vertes et qui n’ont pas accès à la plage », constate Roger.
Attaché à sa région, Roger Pla souhaite œuvrer pour la préservation du littoral des Pyrénées-Orientales et de son patrimoine. Tout est rentré dans l’ordre pour Roger qui s’est « senti libéré d’une charge et d’un poids ». « À mon décès, on aura déjà fait un bout de chemin et j’espère que ce chemin sera encore long après moi ».