Sur la plage de Wissant (Pas-de-Calais), un vieux sous-marin allemand datant de la Première Guerre mondiale, a refait surface par-dessus le sable 101 ans après s’être échoué. Un vestige impressionnant témoignant d’une histoire de la Grande Guerre.
C’est un guide touristique habitant à Escalles (ville voisine de Wissant), Vincent Schmitt, qui a découvert l’épave, du moins ce qu’il en reste, sur la plage. Impressionné, il prend quelques photos qu’il envoie à nos confrères de La Voix du Nord auquel il expliquesa découverte : « Je m’étais déjà aperçu il y a quelques mois qu’un bout de ferraille ressortait, mais là, l’épave était bien visible. J’ai comparé avec une photo de l’époque, ces vestiges correspondent sûrement à la partie avant du sous-marin ».
Vincent Schmitt
En réalité, ce n’est pas la première fois que l’UC-61 se montre à la surface, au gré des marées et des mouvements de sable. Mais d’une manière presque complète, c’est encore plus rare pour le souligner, d’autant que ce sous-marin renferme une partie de l’histoire de la bataille navale qui se déroulait dans le détroit du Pas-de-Calais lors de la Première Guerre mondiale.
L’UC-61 faisait partie de cette flotte sous-marine qui avait pour rôle de s’attaquer aux navires qui chargeaient les ravitaillements entre l’Angleterre et la France. Long de 50 mètres et équipé de trois tubes lance-torpilles ainsi que d’un canon, il était spécialisé dans le mouillage de mines.
Vincent Schmitt
Dans la nuit du 25 au 26 juillet 1917, il faisait route vers Boulogne-sur-Mer et transportait 18 mines qui devaient être déposés dans les ports de Boulogne et du Havre. Seulement voilà, alors qu’un épais brouillard recouvrait la Manche, le sous-marin se talonna plusieurs fois aux alentours du cap Gris-Nez vers 4h20 du matin. La mer descendait et son commandait réalisait que son sous-marin était échoué.
Vincent Schmitt
Résolu à abandonner le sous-marin, l’équipage n’oublie pas de disposer des bombes dans la carlingue pour la faire exploser. Sur la côte, les douaniers français ont déjà donné l’alerte. Une quarantaine de cavaliers belges arrivent et font prisonniers les 25 membres d’équipage. Les premières bombes explosèrent dans le sous-marin, le brisant en deux et le condamnant à jamais sous les sables. De leur côté, les Alliés ont bombardé ce qu’il restait de la carlingue afin de neutraliser les 2 000 kilos d’explosifs qui s’y trouvaient.
101 ans après ce fait de guerre, on peut donc voir deux gros morceaux de l’épave, mesurant respectivement 3-4 mètres et une dizaine de mètre, à environ 150 mètres des dunes. Tel un fantôme, l’UC-61 n’aura pas fini de disparaître, puis de réapparaître, selon le bon vouloir des mouvements de sable et des marées.