Une classe pour enfants autistes ouvrira à la rentrée prochaine dans un établissement scolaire de Compiègne.
Au coeur des débats depuis des années maintenant, la question de l’autisme à l’école demeure un épineux sujet, que tous les gouvernements successifs semblent se refiler comme une « patate chaude ».
L’intégration des enfants autistes dans le système éducatif traditionnel se heurte en effet à de nombreux obstacles en France, en raison notamment d’un manque criant de structures et de méthodes adaptées, au grand dam des parents.
Ainsi, nombreux sont ceux qui se battent pour que leurs enfants soient scolarisés, mais les démarches ressemblent parfois à vrai un chemin de croix et beaucoup n’ont d’autres choix que de s’éloigner de leur domicile pour trouver un établissement adéquat. Ce qui en décourage plus d’un.
« 20 % des enfants autistes sont déscolarisés »
Consciente de ces difficultés, l’association « Éclosion bleue », qui opère dans l’Oise, fait des pieds et des mains au quotidien pour obtenir des places dans les écoles du département et éviter ainsi aux familles de longs déplacements.
Et ce travail a fini par payer, puisqu’après avoir recensé 40 cas d’enfants autistes du côté de Compiègne et de Noyon, l’association a obtenu qu’une classe Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) Ted (trouble envahissant du développement), exclusivement réservée à ce type d’élèves, soit ouverte dès la rentrée 2019.
« Elle ouvrira en septembre prochain, nous étudions sa faisabilité dans deux écoles, Robida et Farroux. Ces classes doivent répondre à des réglementations spécifiques, doivent être en rez-de-chaussée, avoir un accès direct vers l’extérieur… Une autre ouvrira à Crèvecoeur-le-Grand et une à Attichy mais elles seront réservées aux troubles du langage. Nous avons aussi deux projets en collège. », précise-t-on.
Une belle victoire dont s’est félicité le président de l’association, David Texeira, lui aussi père d’un enfant autiste de 12 ans, dont le temps de trajet pour se rendre à l’école est aujourd’hui d’1h30. Ce qui s’avère extrêmement fatiguant pour le jeune garçon.
Une situation qui traduit les carences du département de l’Oise, lequel ne comte que 7 classes Ulis Ted pour un territoire de plus de 6 000 km2. Résultat, les listes d’attentes durent 3 ans, autrement dit une éternité et les trajets sont longs.
L’ouverture de cette classe est donc une formidable aubaine pour les parents d’élèves, qui ont toujours la crainte de voir leurs enfants sortir du cadre scolaire. « Il faut savoir que 20 % des enfants autistes sont déscolarisés », rappelle ainsi David Texeira a nos confrères du Parisien.
« Je me sens moins seule et je comprends mieux le handicap de mon fils (…) Je ne voulais pas qu’il soit dans un établissement spécialisé. Je voulais qu’il fréquente les autres enfants. Ç’a été la galère pour faire reconnaître sa maladie. Maintenant, il suit les cours avec une assistante de vie scolaire. », explique de son côté Meryem - habitante de Compiègne et mère d’un enfant autiste de 7 ans - qui a depuis rejoint l’association, laquelle a d’ailleurs fait des émules.
En effet désormais, celle-ci opère également dans les départements voisins de la Somme et de la Normandie. Elle cherche par ailleurs des bénévoles et un local à Compiègne afin de mieux prendre en charge parents et enfants concernés.
À bon entendeur…