En raison des multiples attaques de Rome à l’encontre du gouvernement français depuis plusieurs mois, Paris a décidé de rappeler son ambassadeur, Christian Masset.
C’est une première depuis juin 1940 dans les relations diplomatiques entre la France et l’Italie. La France a pris la décision de rappeler son ambassadeur à Rome, Christian Masset, « pour consultation », et protester contre les attaques des deux vice-présidents du Conseil italien, Luigi Di Maio et Matteo Salvini. « Des comportements ou propos tenus par certains leaders italiens ne correspondent pas à la qualité de notre relation », a déclaré sur Radio France, Nathalie Loiseau, Ministre auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Les deux vice-premiers ministres italiens multiplient les attaques depuis plusieurs semaines contre la France et son chef de l’État, Emmanuel Macron. Pas plus tard que mardi, Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 étoiles (antisystème) s’est rendu sur le sol français pour rencontrer des « gilets jaunes », dont un de leurs délégués, Christophe Chalençon, et réitérer son soutien au mouvement. Son déplacement s’en est suivi d’un tweet : « le vent du changement a traversé les Alpes », vécu par le gouvernement français comme « une provocation supplémentaire et inacceptable. »
Oggi con @ale_dibattista abbiamo fatto un salto in Francia e abbiamo incontrato il leader dei gilet gialli Cristophe Chalençon e i candidati alle elezioni europee della lista RIC di Ingrid Levavasseur.
— Luigi Di Maio (@luigidimaio) 5 février 2019
Il vento del cambiamento ha valicato le Alpi. pic.twitter.com/G8E0ypLalX
La crise diplomatique entre les deux pays dure depuis le printemps et l’arrivée du parti italien anti-système : le mouvement 5 étoiles. Celui-ci multiplie les attaques envers le gouvernement français : « j’espère que les Français vont se libérer de leur très mauvais président », avait exprimé Matteo Salvini, vice-président du conseil des ministres de l’Italie. Luigi Di Maio avait quant à lui évoqué : « la France empêche le développement des États africains et contribue au départ des migrants qui meurent en mer ou arrivent sur nos côtes ». Les organisations patronales en appellent à un dialogue constructif.
Ces attaques interviennent avant le scrutin des élections européennes de mai et la stratégie est parfaitement assumée par le Premier Ministre Italien, Giuseppe Conte. Lors d’une discussion avec Angela Merkel, il a affirmé : « beaucoup de partis disent : notre allié c’est l’Allemagne et donc nous devons faire campagne contre la France ». Et la chancelière allemande a répondu : « c’est une approche très simpliste », d’après France Télévisions.