Sur les hauts de la commune d’Uzès (Gard, entre Nîmes et Arles), un immense espace de 4000 mètres carrés est devenu le terrain de fouilles archéologiques approfondies suite à la découverte de vestiges d’une cité romaine antique.
La trouvaille s’est effectuée, par le plus grand hasard, en octobre 2016. Dans la cour de l’ancienne gendarmerie, la commune d’Uzès comptait construire un internat commun aux lycées Charles-Guide et Georges-Guynemer. Dès lors, une exploration de grande ampleur est menée par les chercheurs de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) sur cet espace de 4000 mètres carrés en plein milieu urbain.
Denis Gliksman / Inrap
Si l’on savait qu’Uzès était auparavant une cité antique connue sous le nom d’Ucetia, on avait peu de connaissances sur elle, mis à part qu’elle était le point d’origine d’un aqueduc qui conduisait l’eau de la fontaine d’Eure jusqu’à Nîmes, en passant par le pont du Gard.
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« Au départ, on n’espérait pas forcément de découverte majeure. Mais nous avons trouvé des vestiges tout à fait inattendus, de grande qualité, qui témoignent d’une occupation romaine importante » confie Marc Célié, directeur adjoint scientifique et technique à l’Inrap, responsable de la région de Nîmes.
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Au milieu de ce site archéologique, on trouve Philippe Cayn, archéologue à l’Inrap et responsable des fouilles, qui tente d’analyser le sol, les ébauches de bâtiments rognés selon leur chronologie, de deviner une voirie, etc… : « Le calcaire d’ici se prête bien à la taille. C’est aussi au Ier siècle avant J.-C. que les lignes directrices du quartier ont été tracées avec la mise en places des premières habitations et des axes de circulation ».
Denis Gliksman / Inrap
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La ville d’Ucetia aurait existé durant deux siècles avant de voir sa population la déserter. On ne décèle plus aucune population aux IIIe et IVe siècles. Au Ve siècle, alors que la période antique commence à laisser place au Moyen-Âge, les hauts d’Ucetia accueillent de nouveau de la population avec de nouvelles constructions. Mais après le VIIe siècle, plus rien…
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Ce qui a surtout magnifié la découverte du lieu, ce sont la présence de deux magnifiques mosaïques, dont une de 60 mètres carrés. Sur cette dernière, on y trouve une succession de bordures géométrique au centre de laquelle on y voit une sorte de soleil entouré de plusieurs couronnes, elles-mêmes encadrées par quatre animaux qui pourrait représenter des divinités : un aigle (Jupiter ?), une biche (Diane ?), une chouette (Minerve ?) et un canard.
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Denis Gliksman / Inrap
Sur la seconde mosaïque, on y voit un motif rayonnant ornant le médaillon, sur lequel serait écrit un nom en lettres grecques blanches sur fond blanc. Peut-être le propriétaire du lieu ? Ou l’architecte ? Ou un mécène ? Toutes les hypothèses sont permises pour le moment…
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Denis Gliksman / Inrap
Enfin, le bâtiment en question est entouré d'autant d’incertitudes. Il pourrait être une domus (un domicile privé) ou un édifice public. Actuellement, les fouilles continuent sur ce site, normalement jusqu'en août, afin d’apporter des réponses beaucoup plus claires sur l’époque antique.
Denis Gliksman / Inrap
Fascinante découverte, n’est-ce pas ?