Les poumons de la Terre pourraient être sur le point de bénéficier d'un sérieux coup de pouce. En effet, les peuples indigènes de l'Amazonie ont proposé que 80 % de la forêt pluviale bénéficie d'un statut de protection permanent.
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Soumise à l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en vertu d'une disposition d'urgence lors du Congrès mondial de la nature de l'UICN qui s'est tenu à Marseille, en France, cette semaine, la proposition ambitieuse attend un vote qui devrait être annoncé dimanche. Si elle est approuvée, cette initiative permettra de mettre un terme à la déforestation dans la majeure partie de la forêt tropicale, l'objectif étant de préserver suffisamment ses processus écologiques naturels pour éviter un point de basculement qui pourrait déstabiliser le climat mondial et décimer la forêt tropicale.
« Nous, les peuples autochtones du bassin de l'Amazone, grâce à nos connaissances et traditions ancestrales, avons protégé l'Amazonie depuis des millénaires. Aujourd’hui, nous nous unissons pour appeler à un accord mondial pour la protection permanente de 80 % de l'Amazonie d'ici 2025 comme mesure urgente pour éviter un point de basculement imminent et la crise planétaire, et pour atteindre un changement transformateur. Il est temps que la communauté internationale se joigne à nous dans notre effort pour protéger la planète » a déclaré le coordinateur des organisations autochtones du bassin de l'Amazone (COICA) dans sa proposition sur le site Amazonia80x2025.
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L'Amazonie est célébrée dans le monde entier pour sa biodiversité et pour avoir rendu service à la planète en agissant comme un aspirateur à carbone et en produisant l'oxygène dont nous avons tant besoin pour respirer et vivre. En plus de fournir des processus environnementaux essentiels, elle abrite 511 tribus indigènes, dont 66 groupes qui vivent volontairement dans l'isolement et n'ont aucun contact avec la communauté mondiale. En reconnaissance de cela, l'UICN a invité les organisations de peuples autochtones (OPA) à voter en 2020, avant le moment où le Congrès de Marseille devait initialement avoir lieu avant d'être retardé en raison de Covid-19. C'était la première fois que ces groupes étaient invités à voter aux côtés des gouvernements et des ONG au cours des 70 ans d'histoire de l'organe directeur.
« Le fait que les peuples indigènes fassent désormais partie de l'UICN est une avancée, et le Congrès de Marseille sera une étape importante pour montrer que l'UICN va de l'avant, car nous sommes déjà inclus en tant que parties prenantes régissant les forêts » a expliqué Julio Cusurichi Palacios, président de la Fédération indigène du fleuve Madre de Dios et de ses affluents (FENAMAD) au Pérou, lors d’une interview à propos de ce changement.
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Protéger l’Amazonie est vital pour la planète
Dans leur proposition, Amazonia80x2025 souligne l'importance de préserver l'Amazonie si nous voulons éviter de franchir un point de non-retour qui pourrait déterminer le sort de la planète au cours des prochains millénaires. Selon eux, ce seuil se situe à un niveau de 20 à 25 % de déforestation et de dégradation des forêts, au-delà duquel nous risquons de perdre l'ensemble de l'écosystème au profit d'un paysage de type savane africaine. Les ramifications d'une telle transformation se feraient sentir tant au niveau mondial que local, car un pic massif des émissions de dioxyde de carbone entraînerait un changement rapide du climat mondial, avec des conséquences catastrophiques pour la stabilité de la planète.
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