À l’aide d’un traitement révolutionnaire développé en Suisse, des patients paralysés ont pu remarcher.
C’est une prouesse sans précédent qui suscite beaucoup d’espoir chez les personnes paraplégiques. Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de Lausanne (Suisse) vient de tester un tout nouveau traitement révolutionnaire destiné aux patients dont les jambes sont paralysées.
Cette innovation repose sur un procédé de stimulation électrique de la moelle épinière. Un procédé rendu possible par la pose d'un implant sans fil au niveau des vertèbres lombaires et par la présence d'électrodes sous la lésion. Une technologie de pointe élaborée par l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
Publiés ce jeudi dans la prestigieuse revue scientifique « Nature », les résultats de ce traitement innovant sont spectaculaires.
« Le système nerveux humain a réagi encore plus profondément que prévu »
Ainsi, les trois patients paralysés qui ont participé à ce protocole de rééducation ont pu remarcher à l’aide de béquilles ou d’un déambulateur. Ce petit miracle est le fruit d’une combinaison inédite entre, d’une part, la stimulation électrique de la moelle épinière et, d’autre part, une thérapie conjointe destinée à alléger les patients de leur poids, en fixant ces derniers à un harnais.
Après plusieurs mois de traitement, les trois patients sont désormais capables de se déplacer. Mieux, ils ont peu à peu, à force d’entraînement, retrouvé le contrôle des muscles des jambes paralysées, qu’ils peuvent désormais bouger sans que la moelle soit nécessairement stimulée, comme le montre la vidéo ci-dessous.
« Les trois participants à l’étude ont été capables de marcher avec un soutien du poids corporel après seulement une semaine de calibration, et le contrôle musculaire volontaire s’est considérablement amélioré en cinq mois d’entraînement », explique Grégoire Courtine, neuroscientifique à l’EPFL, à la tête du projet. « Le système nerveux humain a réagi encore plus profondément au traitement que ce qui était prévu », précise-t-il encore.
« Notre objectif est de développer un traitement largement accessible »
« Tous les patients étaient capables de marcher à nouveau en utilisant un système de harnais pour soutenir leur poids, en l’espace d’une semaine. J’ai tout de suite compris que nous étions sur la bonne voie », surenchérit sa collègue neurochirurgienne Jocelyne Bloch, qui a de son côté procédé aux opérations ayant permis de poser les implants chez les patients.
Ce traitement n’en est encore qu’à l’étape expérimentale, mais ses résultats probants pourrait très vite en faire une thérapie crédible et disponible dans tous les hôpitaux du monde entier. C’est d’ailleurs la volonté affichée de la start-up GTX medical, co-fondée par Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch, entreprise à l’origine de cette neurotechnologie. « Notre objectif est de développer un traitement largement accessible », confirme ainsi l’intéressé.
Récemment, aux États-Unis, un paraplégique avait réussi à remarcher grâce à l'implant d'une électrode dans le dos.