Vidéo choc des vaches à hublot : une pratique « choquante » mais « utile », selon le gouvernement

Le gouvernement, par la voix de ses ministres de l'Agriculture et de la Transition Écologique, a réagi suite à la diffusion d'une vidéo accablante montrant les conditions de vie des vaches à hublot.

Au lendemain de la publication, par l’association L214, d’une terrible vidéo dénonçant l’enfer que subissent les vaches à hublot, la polémique ne cesse d’enfler et de nombreuses voix se sont élevées, faisant part de leur indignation.

Il faut dire que les images insoutenables - sur lesquelles on aperçoit des bêtes dont la panse a été perforée afin d'y insérer des aliments - ont profondément choqué l’opinion, levant le voile sur des méthodes scientifiques encore peu connues du grand public, mais pourtant très répandues dans le monde.

Crédit photo : Capture d'écran YouTube

« Des pratiques scientifiques qui ne font pas souffrir l’animal »

Devant le tollé suscité par ces révélations, la réaction du gouvernement était attendue de pied ferme par les défenseurs de la cause animale et celle-ci n’a pas tardé.

Interrogée sur la question ce vendredi sur la chaîne Public Sénat, Brune Poirson a tenu des propos qui risquent d’alimenter la controverse.

Si la secrétaire d’État à la Transition écologique n’a pas minimisé la gravité des faits, reconnaissant elle-même avoir été « choquée » par la vidéo, elle a néanmoins affirmé qu’il s’agissait là de « pratiques scientifiques » inoffensives pour les vaches.

« C’est choquant », mais « il faut savoir que ce sont des pratiques qui sont scientifiques et qui ne font pas souffrir l’animal », a ainsi déclaré l’intéressée sur le plateau de l'émission Territoires d'infos. « On en est sûr », affirme-t-elle, car « on sait mesurer le stress chez les animaux ».

Rappelant que ces « expériences » - appelons un chat un chat - étaient réalisées « à des fins scientifiques », pour « développer des antibiotiques ou des médicaments », Brune Poirson a par ailleurs ajouté que la pratique s’avérait « utile parce que nous avons besoin de la science ».

« Cela dit, il faut mieux encadrer ces pratiques-là ! Je pense que l’on peut même aller - et je l’espère - vers d’autres pratiques qui pourraient donner les mêmes résultats », a-t-elle toutefois concédé.

« C’est pour ça que l’Inra (Institut national de la recherche agronomique ndlr) travaille sur un meilleur encadrement, sur des pratiques alternatives (…) et va proposer des conclusions notamment d’ici 2025 », a-t-elle poursuivi.

La veille au soir, c’est le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume qui avait tenu à éteindre l’incendie sur BFM TV en rappelant que la pratique existait « depuis des années (…) dans tous les pays du monde ».

« Je comprends que ces images aient pu choquer mais, une fois de plus, je regrette les intrusions (de L214). Je regrette ces images qui peuvent être aussi détournées et amener un peu de tensions », avait-t-il déploré.

Des déclarations qui, à coup sûr, ne devraient pas apaiser la colère des associations et des militants pour la défense des animaux.

Source : Huff Post
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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.