Une partie de l’Europe, de l’Afrique et de la Turquie est en proie à des incendies violents. Outre les dommages causés aux habitants, l’inquiétude se porte aussi sur les animaux sauvages de ces zones impactées par les feux. WWF alarme sur la situation et dresse une liste des espèces en danger.
Incendies en Grèce, 2021. Crédit : Ververidis Vasilis/ Shutterstock
La France, l’Italie, la Russie, la Turquie, l’Espagne, l’Algérie, le Maroc et la Grèce sont sévèrement touchés par de violents incendies depuis plusieurs semaines. Si les ressources sont mobilisées pour fixer leur propagation, qu’en est-il de la faune sauvage (mais aussi de la flore) qui évolue dans ces endroits ?
Décimés ou forcés à fuir, certains animaux sauvages sont menacés d’extinction. Des conséquences irrémédiables qui rappellent le terrible sort des animaux en Australie. Trois milliards d’animaux auraient péri dans les incendies entre 2019 et 2020 avaient estimé les scientifiques dans un rapport commandé par WWF Australie.
« Au niveau mondial, les incendies d’origine humaine compromettent la survie de la faune sauvage, tuée ou blessée par le contact direct avec les fumées et les flammes ou qui souffre d’une destruction importante de son habitat », indiquait Margaret Kinnaird, responsable de la faune internationale pour WWF, mardi 17 août à l’AFP.
« Il y a tellement de feux qu’il est impossible de savoir ceux qui sont sérieux et auront un impact », complète Craig Hilton-Taylor, responsable de la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Les animaux sauvages menacés par les incendies
La tortue d'hermann. Crédit : cynoclub/ Shutterstock
En France, la réserve naturelle de la plaine des Maures, dans le Var, a été en partie ravagée par les incendies. La réserve abrite la tortue d’Hermann, la « dernière tortue terrestre d’Europe », explique Concha Agero, directrice-adjointe de l’Office français de la biodiversité (OFB). La plaine des Maures compte 10 000 tortues tandis que sa population s’élève à 15 000 individus étalés dans le Var et en Corse.
Dans l’Est du continent, en Turquie, ce sont 121 espèces qui sont touchées et menacées : hiboux, reptiles, amphibiens, pics, lynx du désert, chèvres sauvages égagre mais aussi endémiques comme le lérot laineux (des petits mammifères) qui « ont subi des dégâts importants », rapporte WWF.
Du côté de la Russie, ce sont les wapitis, les chevreuils, les ours bruns, les rennes sauvages, les lynx, les gloutons et les écureuils volants qui subissent les flammes dans les aires protégées de la région.
Dans le bassin méditerranéen, la Grèce s'inquiète pour le cerf élaphe, « en danger d’extinction » et déjà menacé par le braconnage, puis pour les renards, les bécasses et les écureuils. L’Italie n’est pas en reste avec la menace qui pèse sur ses rongeurs endémiques (Dryomys nitedula aspromontis), les reptiles et le cerf sardo-corse qui a déjà survécu à l’extinction dans les années 1980.
La liste établie par WWF est loin d’être exhaustive et il faudra attendre un bilan complet après les incendies.