À Lorient, en Bretagne, des filets de pêche intelligents sont testés. Munis de capteurs, ils permettraient aux pêcheurs de connaître en temps réel les espèces de poissons prises au piège dans le filet, afin de limiter les captures inutiles.
Chaque année, 20 millions de tonnes de poissons sont relâchées en mer ou ramenées à bord des quais alors qu’elles ne sont pas exploitées. Ce chiffre représente le quart des captures marines et a un vrai impact sur l’écosystème marin, car les espèces de poissons qui n’intéressent pas les pêcheurs sont quand même capturées dans les filets de pêche.
« Un chalut c’est comme une épuisette, on la remorque derrière le navire pendant plusieurs heures sans avoir connaissance de ce qui y entre en temps réel, à savoir est-ce que ce sont des espèces qui sont ciblées par le pêcheur ou non », a déclaré Julien Simon, du Laboratoire de technologie et biologie halieutique de l’Ifremer.
Crédit photo : Fred Tanneau / AFP
Pour éviter que tous ces poissons inutilisés ne soient victimes de la pêche, des filets de pêche intelligents sont en train d’être testés à Lorient, en Bretagne.
Des filets de pêche pour trier les poissons
Les filets de pêche mis au point par une équipe de l’Ifremer sont dotés de caméras, de capteurs et de puissants logiciels d’analyse. Grâce à cette technologie, les pêcheurs peuvent connaître les espèces de poissons capturées en temps réel dans les filets, ainsi que leur poids et leur abondance.
Ce système permet de limiter les captures inutiles, puisque les poissons qui n’intéressent pas les pêcheurs sont relâchés dans l’océan et ne souffrent pas. Ainsi, les filets permettent de trier les poissons avant de les remonter à bord des bateaux.
« Cela ne m’intéresse pas d’avoir le poisson sur le pont et de le trier une fois qu’il est mort, je préfère le trier sur le fond. Avec ce dispositif, on sait à tout moment ce qui rentre dans le filet, la taille du poisson et l’espèce, et si l’espèce ne nous intéresse pas, on peut ouvrir une trappe », a expliqué Eric Guygniec, partenaire du projet.
Crédit photo : Fred Tanneau / AFP
En plus de ces filets intelligents, un chalut de fond est en phase de test à Lorient, et a pour but de préserver l’écosystème marin.
« En fonction de la présence d’espèces ciblées ou non ciblées, le chalut va se mettre en mode pêche ou en mode vol afin d’éviter d’avoir un impact sur les fonds marins », a conclu Julien Simon.