« Je m'en vais » : l'anesthésiste part en pause déjeuner en laissant sa patiente éveillée sur la table d'opération

À Toulouse, la patiente d’un hôpital envisage de porter plainte contre l'anesthésiste qui était supposé l’endormir avant son opération. Sauf qu’à la dernière minute, l’anesthésiste a décidé de… partir en pause déjeuner.

Nelly Kinowski ne décolère pas. Le 11 avril dernier, cette retraitée de 78 ans, était supposée subir une opération en raison de douleurs à l’abdomen. Une opération programmée et pour laquelle elle devait préparer son corps en amont : “Il a fallu que je boive quatre litres d’un liquide infâme pour me purger les intestins. Le lendemain matin, on me transporte à l’entrée du bloc. Les infirmières me posent le goutte-à-goutte et les électrodes”, détaille-t-elle auprès de La Dépêche.

Cependant, au moment de commencer l’opération, elle est surprise par l’attitude de l’anesthésiste qui décide de quitter le bloc opératoire : “Vers 12h15, l'anesthésiste débarque avec son micro-ordinateur dans la salle et lance : ‘je m’en vais’”. Résultat : son opération est reportée au lendemain.

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Une situation qui a naturellement pris de court la patiente, qui hallucine en apprenant la raison du départ de l'anesthésiste. En effet, cette dernière a quitté le bloc opératoire pour… prendre sa pause déjeuner : “Ça m’a mise dans une colère noire. J’ai dû passer sur le billard le lendemain. Il a fallu boire le même produit et rester à jeun. À mon âge, ce n’est pas anodin”.

“Pas sur un chantier d’immeuble”

Même si son opération s’est déroulée parfaitement le lendemain et que le report n’a eu aucune conséquence, Nelly Kinowski estime qu’un tel comportement n’est pas acceptable : “Ce que cette dame a fait est insensé. Comme il y avait du retard, elle a décidé de ne pas procéder à mon anesthésie parce que c’était la pause déjeuner. Cette dame a des responsabilités, elle travaille sur de l’humain, pas sur un chantier d’un immeuble”.

La décision de la praticienne de quitter le bloc opératoire aurait également choqué ses collègues qui s'apprêtaient à opérer. La patiente septuagénaire envisage de porter plainte pour que l’anesthésiste soit sanctionnée : “J’en fais une question d’honneur. J’irai jusqu’au bout. Si je gagne devant le tribunal, je reverserai l’intégralité des dommages et intérêts à une association”.

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L’hôpital soutient son anesthésiste

Cependant, elle a peu d’espoir d’avoir gain de cause étant donné qu’elle n’a subi aucune séquelle du report de son opération. Ainsi, la direction de l’hôpital Rangueil, à Toulouse, a déjà exprimé son soutien pour son anesthésiste, qui n’aurait commis aucune faute : “Les interventions programmées se déroulent sur des plages d’environ cinq heures, notamment le matin entre 8h et 13h. La patiente concernée n’a pu être prise en charge pour son intervention qu’à 12h50. Les retards et aléas divers peuvent arriver et n’ont rien d’anormal. L’anesthésiste a fait le choix de ne pas lancer l’anesthésie sur ce créneau tardif, l’intervention devant durer un temps supérieur à 10 minutes. Cela dans un contexte où il n’y avait pas de perte de chance pour la patiente. C’est une manière de procéder qui s’inscrit dans des pratiques courantes”, estime l’établissement.

Dans cette impasse, la retraitée peut solliciter le service de conciliation de Rangueil, la Commission des usagers (CDU), qui étudie les réclamations des usagers. Seulement voilà, comme elle n’a subi aucune séquelle, elle pourrait, au mieux, être indemnisée de quelques dizaines d’euros seulement.

Source : La Depeche
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