Cap sur la région Savoie où un conflit de voisinage fait rage depuis plusieurs années.
Le poulailler de la discorde. Cela fait 30 ans que Jacqueline coule des jours tranquilles dans sa résidence secondaire située à Saint-Ours (Savoie). En 2021, sa quiétude a été bouleversée par l’arrivée de sa nouvelle voisine, une certaine Sandrine.
La raison ? Cette agricultrice a installé un élevage de 900 poules pondeuses à 50 mètres de la propriété de Jacqueline. Depuis, cette dernière vit un véritable calvaire. En d’autres termes, elle ne supporte pas les bruits émis par les gallinacées.
« Nous avons parfois l’impression que c’est une volière ou un chenil tellement le bruit est infernal », explique-t-elle auprès de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Selon ses dires, cette situation l’a rendue malade.
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Pour pallier ce problème, les deux voisines ont tenté de dialoguer pour trouver une solution : «J’ai parlé à Sandrine, qui m’a dit qu’elle ne pouvait rien faire, alors j’ai parlé à son père qui m’a dit la même chose».
De son côté, Sandrine affirme avoir mis en place une méthode pour atténuer le bruit : «J'ai essayé de calfeutrer les fenêtres pour que ce soit un peu plus sombre car la lumière excite un peu les poules».
Les villageois soutiennent l’agricultrice
Contre toute attente, l’éleveuse a reçu un courrier qui stipulait qu’elle avait «un mois pour arrêter le bruit» des poules. À cet instant précis, cette dernière ignorait que sa voisine avait décidé de faire appel à un avocat.
Alors qu’elle songeait à arrêter son exploitation agricole, Sandrine a reçu une vague de soutien de la part des villageois. Résultat : plus de 200 personnes ont organisé, samedi 9 décembre, un rassemblement de soutien devant chez elle : «C’est important de soutenir le commerce local, c’est ce que l’on cherche quand on vient vivre à la campagne», raconte une habitante.
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Un point de vue partagé par Bernard Mogenet, le président de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de la Savoie (FDSEA) : « Les agriculteurs qui s’installent, sont embêtés par des voisins qui ne tolèrent pas les petits désagréments, les bruits de la campagne, les bruits liés à notre activité ».
Cette importante mobilisation a énormément touché Sandrine, qui a l’intention de poursuivre son activité : «Finalement je me suis dit que je n’allais pas arrêter parce que j’aime trop mon activité et parce que les gens comptent sur moi».
À noter qu’aucune plainte n’a été déposée à son encontre.