Des logements minuscules et insalubres sont loués à des tarifs exorbitants dans la capitale. Précisions.
Il existe partout des marchands de sommeil peu scrupuleux qui profitent de la détresse de certaines personnes.
C'est notamment le cas à Paris où il n'est pas rare, dans certains quartiers, que des familles entières s'entassent dans des appartements minuscules et vétustes, tout en payant des loyers exorbitants.
Illustration dans un immeuble du 12e arrondissement, où les locataires vivent dans des conditions indignes, à l'intérieur de logements insalubres et loués très au-dessus des prix du marché.
Image d'illustration. Crédit photo : iStock
650 euros par mois pour vivre dans un logement insalubre de... 4m²
Ce sont nos confrères de France Télévision qui ont révélé ce cas, à travers un documentaire édifiant.
La situation dans cette immeuble s'avère préoccupante, d'autant que le propriétaire vient de vendre le bâtiment, ce qui signifie que tous les résidents vont bientôt se retrouver à la rue. Une nouvelle épreuve pour ces locataires qui vivent déjà dans des conditions déplorables.
Situé sur l'avenue du Docteur Arnold Tenner, cet ancien hôtel, qui comportait 14 chambres, a été aménagé en plusieurs logements dont certains n'excédent pas les... 4 m² de superficie (Loi carrez). Une pratique illégale puisque la loi française stipule que la surface habitable minimum doit être de 9 m².
Une contrainte qu'a choisi d'ignorer sciemment le propriétaire des lieux, lequel n'hésite pas à louer ces pièces minuscules (qui n'ont de logement que le nom) au tarif ahurissant de... 650 euros par mois. Quant au confort, c'est bien simple, il est inexistant. Au-delà du peu de place disponible, c'est surtout l'isolation qui rend l'endroit inhospitalier.
« Il fait très froid l'hiver et l'été, c'est l'enfer (...) il y a des infiltrations et c'est toujours humide », explique ainsi l'une des locataires, interrogée par France 3.
Image d'illustration. Crédit photo : iStock
Comme elle, l'ensemble des locataires se retrouve aujourd'hui dans l'impasse, après la vente de l'immeuble. Ils ont désormais deux semaines pour quitter les lieux, car après cette date fatidique, l'électricité et le gaz seront coupés.
Une méthode que dénoncent les résidents qui ont décidé de monter un collectif pour faire valoir leurs droits, avec le soutien du DAL (l'association Droit au Logement).
« On est dans la situation de toutes ces personnes qui sont aux mains de marchands de sommeil et qui n'ont qu'une peur, c'est de se retrouver sur le trottoir parce que c'est la dernière marche avant la rue et là, le fait de s'opposer à ce marchand de sommeil, ça montre qu'ils ont du courage », souligne Jean-Baptiste Eyraud, président de l'association, lequel en appelle aux pouvoirs publics.
Affaire à suivre.