Pour lutter contre le tabagisme et ses dérives, un texte de loi radical a été présenté aux députés de ce pays européen. Il fait polémique au sein même du parti qui l’a initié.
Un pays sans tabac, est-ce possible ? Ou tout du moins, chez les jeunes ? C’est le souhait des députés britanniques qui ont voté en faveur d’un texte de loi, mardi 16 avril, afin d’interdire la vente de tabac à toute personne née après 2009.
Ainsi, le Royaume-Uni pourrait progressivement devenir le premier pays européen à interdire la vente de cigarettes aux jeunes de moins de 15 ans. Cette décision radicale, on la doit au Premier ministre conservateur anglais Rishi Sunak qui l’a lancée en automne dernier.
Selon le gouvernement britannique, le tabagisme est responsable de 80 000 décès et d’un cancer mortel sur quatre chaque année au Royaume-Unis. C’est dans cette optique que le projet de loi a été lancé, même s’il est loin de faire l’unanimité au sein même du parti conservateur.
Combattre « la tyrannie de l’addiction »
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Malgré les débats qui agitent les députés britanniques et divisent le camp des Tories (le Parti conservateur), le premier vote a été largement approuvé à la Chambre des communes. On compte ainsi 383 députés qui ont approuvé le texte et 67 députés qui ont voté contre. Rishi Sunak a pu compter sur le soutien du Parti travailliste (Labour) en faveur du projet.
Lors de la présentation du texte, le gouvernement britannique a indiqué que 12% des Anglais de 16 et 17 ans fument. Toujours d’après leurs chiffres, quatre fumeurs sur cinq qui auraient commencé la cigarette avant leur 20 ans sont dépendants toute leur vie.
« Il est de notre responsabilité, de notre devoir, de protéger la prochaine génération », a fait savoir la ministre de la Santé, Victoria Atkins, lors de l’ouverture des débats à Westminster. Cependant, le texte a reçu de vives critiques de la part des ex-Premiers ministres, Liz Truss et Boris Johnson, qui le considèrent comme anti-conservateur : « Nous sommes un pays libre. Nous ne devrions pas être ceux qui disent aux gens de ne pas fumer », a fait savoir la première. Du côté du gouvernement, on se défend en indiquant combattre « la tyrannie de l’addiction ».