Les médecins inquiets alertent contre « Sniffy », cette poudre blanche légale... qui se sniffe

Cette poudre qui se sniffe est parfaitement légale. Pourtant, de par son mode de consommation, elle inquiète les autorités de santé qui souhaitent l’interdire.

Sniffy est apparue dans le commerce à l’été 2023. Ce produit d’une marque française est en vente libre sur internet entre 15 et 20 euros et se caractérise par un flacon contenant une poudre blanche à sniffer par le nez grâce à une paille vendue avec.

Mais samedi 25 mai, Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, s’est indigné de ce produit sur le plateau de Franceinfo. « Je vais voir effectivement dans les prochains jours comment on peut interdire ce type de choses. Il faut l'interdire dès qu'on peut ». La raison ? La façon de consommer cette poudre blanche rappelle celle de la cocaïne.

« C'est la symbolique de la cocaïne qui est vendue là-dedans. Il n'y a pas que le geste, c'est le geste et tout le pensif inconscient autour du produit qui est sous forme de poudre, avec une pipette qui est l'équivalent de la gestuelle et du rituel de la cocaïne, c'est encore plus pernicieux qu'on ne peut l'imaginer », dénonce Amine Benyamina, psychiatre-addictologue.

Un marketing illégal qui rappelle la consommation de cocaïne

Crédit photo : kzenon/ iStock

Pourtant, aucun des ingrédients contenus dans le produit n'est illégal, rappelle la marque sur son site internet. Cette poudre blanche, vendue pour son effet « euphorisant instantané » est composée de produits considérés comme des compléments alimentaires pour les sportifs, selon la liste de l'Anses, l'agence de sécurité sanitaire française.

Néanmoins, les ingrédients contenus dans le produit ne sont pas sans danger. « La caféine, la créatine, la taurine et la bêta-alanine peuvent potentiellement irriter les muqueuses sensibles, provoquant une sécheresse ou une inflammation », prévient Sniffy. La marque recommande également de ne pas dépasser la dose maximale de 2 grammes (deux fioles), ni de la mélanger à de l’alcool afin d’éviter « des effets indésirables ».

Le ministre délégué de la santé et les professionnels du secteur à l’instar du docteur William Lowenstein, président de SOS Addictions, fustigent son mode de consommation : « Sniffer, c'est trop assimilé à la cocaïne. Ce n'est pas la peine de faire la promotion de cet usage par voie nasale », a-t-il déclaré sur Franceinfo.

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La marque a elle-même joué avec cette ressemblance sur son site internet avant de changer les termes, « pas d'amalgame, Sniffy est légale ». Malgré tout, les responsables d’associations comme Bernard Basset, président de l’Association Addictions France, regrettent le marketing douteux de la marque. En proposant différents parfums, elle incite ainsi les plus jeunes à « la consommation de drogue et finalement vers la dépendance ».

L’affaire devra encore être débattue pour déterminer si le produit ne va pas à l’encontre de l’article L3421-4 du Code de la santé publique qui stipule que « faire la promotion de la drogue, que ce soit de son usage ou de son trafic, est punissable de 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende ».


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Au sujet de l'auteur :

Pour Demotivateur, Camille met à profit ses compétences dans la rédaction web pour parler de sujets qui lui tiennent à cœur comme la cause animale, l’écologie ou encore l’art. Mais c’est surtout le divertissement et notamment le cinéma et les séries télé qui l’attirent. Chaque jour, Camille espère faire partager sa passion au plus grand nombre avec des articles riches et variés qui pourront plaire au lecteur.