Aussi surprenant que cela puisse paraître, il est possible d’être ivre sans avoir bu d’alcool. Explications.
L’ivresse est un état désignant une personnes dont les «facultés mentales sont exaltées» et dont «l’état est troublé» par l’absorption d’une grande quantité d’alcool, note le dictionnaire de Linternaute.
Vous l’ignorez peut-être, mais il est possible d’être ivre sans avoir bu une seule goutte d’alcool. Ce phénomène rarissime porte un nom : le syndrome de l’auto-brasserie, de l’auto-fermentation ou encore le syndrome de fermentation intestinale.
Comme le précise Em-consulte (le site de référence en documentation médicale, ndlr), il s’agit d’une maladie dans laquelle l’ingestion d’aliments riches en glucides entraîne la production d’éthanol par les levures présentes dans le tube digestif.
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En d’autres termes, cette affection augmente le taux d’alcool dans le sang : «Nous produisons tous de petites quantités d’alcool par fermentation, mais chez la plupart des individus, les niveaux sont bien trop faibles pour être mesurés», explique Barry Logan, directeur exécutif du Center for Forensic Science Research and Education de Philadelphie, auprès de la BBC.
Or, dans la plupart des cas, l’éthanol produit est éliminé avant d’arriver dans le sang. Vous l’aurez compris, ce n’est le cas pour les personnes atteintes du syndrome d’auto-brasserie.
Un phénomène très peu documenté
Selon la revue Toxicologie analytique et clinique, ce syndrome se manifeste chez les personnes souffrant d’une pathologie digestive ou d’un déséquilibre de la flore intestinal. Mais ce n’est pas tout.
«Ce phénomène, très peu étudié, a notamment été rapporté dans des cas de diabète, d’obésité et maladie de Crohn . Il faut noter qu’un cas de syndrome d’auto-brasserie par fermentation dans l’appareil urinaire a été récemment rapporté», explique l’Association française des diététiciens nutritionnistes dans un communiqué.
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À noter que les médecins recommandent aux personnes concernées de suivre un régime faible en glucides et en aliments ultra-transformés pour bloquer le déclenchement de la fermentation.
Au total, une vingtaine de personnes dans le monde seraient officiellement touchées par ce syndrome.