Au moment de faire ses courses, nous sommes nombreux à nous fier au Nutri-Score pour choisir les meilleurs produits. Pourtant, une étude italienne vient de démontrer que ce label n’est pas suffisant pour que les consommateurs fassent les bons choix.
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Tout d’abord, contrairement à l’idée reçue, il faut savoir que l’aspect des aliments le plus associé au risque de mortalité n’est pas la composition nutritionnelle intrinsèque mais davantage leur degré de transformation. C’est en tout cas le résultat d’une enquête très sérieuse sur le sujet publié dans la revue scientifique de renom The British Medical Journal. Pour rappel, un aliment transformé voire ultra-transformé est la conséquence d’un procédé industriel qui consiste à déconstruire des aliments entiers en constituants chimiques puis de les modifier et de les recombiner en y ajoutant des additifs.
Les aliments dits « transformés » sont classés en 4 catégories selon le système Nova. Ce dernier les répertorie en fonction de leur degré de transformation, contrairement au Nutri-Score qui se concentre sur la qualité nutritionnelle d'un aliment selon des critères comme la teneur en graisses, en sel ou encore en fibres, et informe les clients par le biais de 5 lettres (A, B, C, D et E). Ces deux classifications différentes sont tout de même indirectement liées puisqu’on estime que plus de 80 % des aliments identifiés comme « malsains » par le Nutri-Score sont également ultra-transformés.
Pour en savoir plus à ce sujet, pendant 14 ans, un groupe de chercheurs italiens a suivi près de 23 000 adultes en analysant la composition nutritionnelle de leurs régimes et du degré de transformation des aliments correspondants. Ces travaux complexes leur ont permis de constater précisément dans quelle mesure l'excès de risque associé à une mauvaise alimentation pouvait être dû à l'ultra-transformation des aliments.
« Nous avons constaté qu'une partie de l'excès de mortalité associé aux régimes de mauvaise qualité est expliquée par le fait que ces régimes sont également ultra-transformés. À l'inverse, il est peu probable que l'excès de risque de mortalité associé aux régimes riches en aliments ultra-transformés soit imputable à la faible qualité nutritionnelle de ces aliments » rapporte Marialaura Bonaccio, épidémiologiste et premier auteur de l'étude.
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Des aliments sains mais transformés ?
En d’autres termes, il est indispensable pour les consommateurs d’avoir connaissance du degré de transformation des aliments pour faire le bon choix et le fait de se référer au Nutri-Score ne suffit pas à manger sain. En effet, le client qui opterait pour un produit déclaré sain par le Nutri-Score mais ultra-transformé tomberait ainsi dans un piège qui ne serait négatif pour sa santé alors que celui-ci pense faire attention.
« Nous devons nous concentrer sur les aliments que le Nutri-Score classe comme sains d'un point de vue nutritionnel mais qui sont également hautement transformés. C'est le cas par exemple de certaines boissons qui, bien qu'elles aient une teneur réduite en sucres, donc adéquates d'un point de vue nutritionnel (lettre B dans le Nutri-Score), sont en fait hautement transformées » explique dans un communiqué Giuseppe Grosso, coauteur de l'étude.
Comme quoi, il faut toujours rester prudent et attentif au moment de remplir son caddie !