Focus aujourd’hui sur une étude qui prétend que la consommation de maté en quantité augmenterait le risque de cancer.
Si vous avez voyagé en Amérique du Sud et plus précisément en Argentine ou en Uruguay, vous avez très certainement déjà entendu parler du maté.
Peut-être même que vous avez goûté cette boisson traditionnelle amérindienne, obtenue à partir de l’infusion de feuilles de yerba mate.
Ce breuvage amer et stimulant, que le footballeur Antoine Griezmann (qui en raffole) a contribué à faire connaître en France, est réputé pour ses vertus antioxydantes, à tel point qu’il est consommation régulière serait bénéfique pour la santé.
Du moins le croyait-on ! Car certaines études à contre-courant s’intéressent aux effets néfastes que pourrait avoir cette boisson et leurs conclusions viennent semer le doute.
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Le maté, aussi dangereux que le tabac ?
L’une d’entre elles, publiée en 2008 dans la revue Cancer Epidemiology Biomarker and Prevention, affirme ainsi que les grands buveurs de maté auraient 60 fois plus de risques de se voir diagnostiqués d’un cancer des poumons, des voies respiratoires ou du système digestif.
Des conclusions obtenues à partir d’une étude menée sur 1 000 participants en Uruguay.
D’autres travaux vont même encore plus loin en affirmant que consommer du maté aurait des effets plus néfastes que le tabac.
Ainsi, dans un article publié en 2012 dans la revue Environemental Science and Technology, des scientifiques affirment que si « la consommation moyenne est de 50 grammes de feuilles (de yerba ndlr), alors boire une tasse de maté de manière traditionnelle exposerait le consommateur à l’équivalent du contenu de 100 cigarettes », soit 5 paquets.
Ceci s’expliquerait par la forte concentration en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) que l’on trouve dans le maté. Ces molécules, à l’origine du goût fumé, sont également présentes dans la fumée du tabac.
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Par ailleurs, des chercheurs du Memorial Sloan Kettering Cancer affirment que « des doses élevées et une consommation prolongée de maté sont associées à un risque accru de cancer de la prostate, de la vessie, de la bouche, de l’œsophage, des poumons, de la tête et du cou ».
Des conclusions certes alarmantes mais qui doivent être comparées avec d’autres études contredisant de tels propos.
En 2016, un rapport du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), démontrait par exemple que le risque cancérogène du maté dépendait surtout de la température à laquelle il était consommé.
Au-delà de 65° par exemple, les risques de développer un cancer de l’œsophage seraient ainsi réels.
Chacun se fera son avis !