Après Imane Khelif, une autre boxeuse se retrouve au cœur d'une polémique liée à son genre

Nouvelle polémique en boxe. Une boxeuse a décidé de quitter une compétition suite à la remise en cause de son genre féminin.

Après l'Algérienne Imane Khelif, c'est au tour d'une nouvelle boxeuse de se retrouver au cœur d'un imbroglio douteux.

Championne olympique à Paris, l'été dernier, la Taïwanaise Lin Yu-ting s'est retirée d'une compétition internationale, se déroulant au Royaume-Uni, suite à des doutes émis sur son éligibilité de genre.

Lin Yu-ting, boxeuse taïwanaise Crédit photo : @boxing_ting / Instagram 

Après Imane Khelif, une autre boxeuse est attaquée sur son genre

Pour bien comprendre, il faut revenir quelques mois en arrière, au mois de mars 2023, lorsque l'IBA avait décidé d'exclure Lin et Khelif des Championnats du monde, organisé à New Delhi (Inde), sous prétextes que les deux boxeuses avaient échoué à un test destiné à établir leur genre féminin. À l'époque, l'IBA avait refusé de communiquer sur le contenu des tests pratiqués. Un épisode qui avait mis en lumière l'existence d'un contentieux entre cette organisation et le Comité international Olympique (CIO).

La polémique aurait pu s'arrêter là, mais la présence - autorisée par le CIO - des deux boxeuses aux Jeux olympiques de Paris, où elles ont toutes deux remporté la médaille d'or dans leur catégorie, a remis le feu aux poudres, alimentant ainsi le différend qui oppose le CIO à l'IBA. Cette participation avait, dans la foulée, provoqué un déferlement de haine envers les deux boxeuses qui avaient dû se justifier sur leur genre.

Lin Yu-ting, boxeuse taïwanaise Crédit photo : @boxing_ting / Instagram

Mais alors que l'on croyait l'affaire résolue, celle-ci a été relancée ce mercredi 27 novembre lors des finales de la Coupe du monde de boxe à Sheffield (Angleterre), une compétition organisée par World Boxing. Créée en 2023, cette nouvelle organisation (concurrente de l'IBA) compte environ 55 membres, dont Taïwan.

Présente en Angleterre, Lin Yu-ting (qui n'avait plus boxé depuis Paris) devait remonter sur le ring à l'occasion de ces finales, mais elle a finalement décidé de jeter l'éponge, sans que l'on sache véritablement pourquoi. Selon les différents éléments dont disposent les médias, il semblerait qu'un conflit existe entre la fédération taïwanaise et les organisateurs au sujet du genre de la boxeuse. Ces derniers ont toutefois tenu à démentir cette supposition.

« La politique d’éligibilité actuelle de World Boxing n’empêche pas Lin Yu-ting de participer à la Coupe du monde de boxe (...) Les décisions de sélection sont prises par les fédérations nationales et la boxeuse n’a pas été inscrite à cet événement », a ainsi assuré un porte-parole de l'organisation, qui renvoie donc la responsabilité du retrait de Lin Yu-ting vers le camp taïwanais.

Lin Yu-ting, boxeuse taïwanaise Crédit photo : @boxing_ting / Instagram

Le son de cloche est évidemment différent du côté de la Fédération de Taïwan, qui accuse World Boxing d’être à l'origine du forfait de sa boxeuse. L'organisme a par ailleurs rappelé que son athlète remplissait tous les critères d'éligibilité.

« Elle est une femme, répond à tous les critères d'éligibilité et a participé avec succès à l'épreuve de boxe féminine (à Paris), remportant une médaille d'or (...) Malheureusement, étant donné que World Boxing vient d'être créée (...) elle ne dispose pas des politiques réglementaires claires du CIO (Comité international olympique) qui garantissent la protection des droits des sportifs » (Fédération taïwanaise de boxe)

Pour prouver sa bonne foi, Lin avait même proposé à World Boxing de passer un « examen médical complet sur place » en Grande-Bretagne, mais l'organisation a refusé, selon la Fédération taïwanaise.

Par conséquent, la boxeuse a « décidé de se retirer de cet événement de manière proactive », pour ne pas subir d'autres préjudices.

Source : AFP
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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.