Le site mégalithique de Carnac, situé en Bretagne, est connu dans le monde entier pour ses alignements de menhirs. Mais il y a quelques jours, 39 d’entre eux ont été détruits pour construire un magasin de bricolage.
Le site de Carnac, dans le Morbihan, est l’un des plus grands sites mégalithiques au monde. Il est connu dans le monde entier pour ses alignements de menhirs sur une surface de plus de 4 kilomètres de long. Au total, plus de 3 000 menhirs vieux de 7 000 ans sont alignés dans cette zone. Ce site mégalithique est l’un des plus connus dans le monde avec celui de Stonehenge et fait partie d’un patrimoine culturel exceptionnel.
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Cependant, cette renommée mondiale n’a pas suffi à préserver le site car 39 menhirs ont récemment été détruits. L’alerte a été donnée par Christian Obeltz, un passionné d’archéologie correspondant pour la DRAC et collaborateur du CNRS de Nantes. Il a rédigé un message sur le site de l’association Sites et monuments, qui défend le patrimoine naturel et bâti.
“Yves Coppens doit se retourner dans sa tombe : plusieurs aménagements brutaux ont été réalisés, cet hiver et au printemps, aux abords des alignements de Carnac, dénaturant ce site mondialement connu. C’était sans doute l’un des ensembles de stèles les plus anciens de la commune de Carnac”, a regretté Christian Obeltz, qui juge que cette destruction est illégale.
Un magasin de bricolage à la place des menhirs
Si ces menhirs ont été détruits, c’est pour construire un magasin de bricolage sur la zone. Le permis de construire a été délivré l’année dernière par la commune de Carnac.
Il y a quelques années, le porteur du projet avait fait une première demande de permis de construire à cet endroit. Des recherches archéologiques avaient été menées sur place et le rapport de l’INRAC évoquait la présence probable d’un “alignement mégalithique inédit”. Finalement, le permis de construire avait été rejeté.
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Des années plus tard, le porteur du projet est revenu à la charge avec un nouveau permis de construire au même emplacement. Cette fois, ce dernier a été validé.
“Dans le cadre de l’instruction d’urbanisme et des documents réglementaires en vigueur, ce dossier a fait l’objet d’un examen minutieux par les services de la DRAC. L’instruction de ce dossier a donc été menée avec la plus grande rigueur”, s’est défendu Olivier Lepick, le maire de Carnac.
Le gérant de la SAS a quant à lui souhaité montrer “sa bonne foi”.
“J’ai déposé un permis de construire, qui a été instruit, affiché, qui a purgé les délais de recours. Aucun service, aucun document ne nous a jamais avertis d’une prescription, a-t-il affirmé. Je ne suis pas archéologue, je ne connais pas les menhirs ; des murets, il en existe partout. Si on avait su cela, on aurait fait autrement, évidemment !”
Des justifications qui ne satisfont pas les passionnés d’histoire. Christian Obeltz assure que la loi est formelle et que “toute destruction d’un site archéologique est passible d’une lourde amende”.
Affaire à suivre…