On ne plaisante pas avec l'histoire. Récemment, un fait divers tout particulier a fait couler l'encre et pour cause : un touriste s'est mis en tête d'écrire son nom de celui de sa petite amie sur l'iconique Colisée de Rome… et la police l'a arrêté pour ça. Explications.
Vous vous souvenez peut-être avoir inscrit sur un tronc d'arbre ou un banc vos initiales, à vous et celles de votre conjoint(e) quand vous étiez plus jeunes (un fait qui marche aussi avec les trousses, sac à dos et autres ustensiles scolaires) : un grand classique que l'on a au moins aperçu une fois, sans forcément en être à l'origine.
Une bonne manière de graver dans le temps, ou au moins l'espace de quelques années, une relation forte ou même passagère : c'est plutôt mignon… à condition de faire ça là où c'est autorisé. Et en l'occurrence, ce touriste n'était clairement pas autorisé à le faire sur une brique du célèbre Colisée de Rome, en Italie.
Stupid tourist in #Rome damaging the historical heritage of #Italy. #Roma #Italia #Coliseum pic.twitter.com/igRjuxclgk
— Juan A. Jiménez (@jajimelo) June 25, 2023
Graver son nom sur le Colisée, un hommage réprimandé
Les monuments historiques classés au patrimoine mondial de l'Unesco sont des bijoux à préserver absolument : de ce fait, ils sont aussi protégés par les autorités. Alors quand la vidéo d'un homme, s'emparant de ses clés pour écrire "Ivan + Hayley 23" sur l'une des briques du Colisée, arrive sur le net, ça ne passe pas vraiment.
Un (bad) buzz sur le web qui a d'ailleurs poussé rapidement les forces de l'ordre italiennes à réagir : elles ont alors enquêté sur l'homme, s'avérant être un touriste bulgare, résidant au Royaume-Uni. Et elles l'ont d'ailleurs retrouvé au sein de la capitale romaine, après avoir sécurisé son téléphone portable à partir des dossiers de l'hôtel où il séjournait ! La première nouvelle à savoir, c'est que seul lui est menacé par la justice et pas sa petite amie : la fameuse Hayley ne fait donc "pas partie de l'enquête".
En revanche, Ivan, lui, est bien dans le pétrin et bien qu'il ait "exprimé ses excuses et ses remords sincères". "Il était naturellement inquiet des implications juridiques", affirme la police italienne.
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De possibles lourdes sentences par la justice italienne
Pour avoir dégradé l'un des bâtiments les plus précieux au monde, Ivan risque donc une amende pouvant aller jusqu'à 15 000 euros : il peut même écoper d'une peine de prison entre deux à cinq ans. Son geste a en effet particulièrement brusqué Gennaro Sangiuliano, le ministre italien de la culture :
"Cet acte était offensant pour tous ceux qui, dans le monde, apprécient la valeur de l'archéologie, des monuments et de l'histoire. Je suis reconnaissant aux carabiniers d'avoir rapidement identifié la personne présumée responsable de cet acte, aussi barbare qu'absurde, qui a été commis au Colisée. J'espère que la justice suivra désormais son cours et appliquera rigoureusement la loi. Ceux qui causent des dommages paieront."
À titre de comparaison, un touriste avait déjà gravé ses initiales dans le Colisée en 2014 et avait dû payer une lourde amende de 20 000 euros. En bref, il vaut mieux s'en tenir au banc d'école pour ce genre d'hommage, ça craint bien moins pour votre portefeuille... et pour l'Histoire.