En voie de disparition, cet impressionnant mammifère présent dans les océans profonds fait son grand retour après avoir été la cible de chasseurs.
Le rorqual boréal a fait son grand retour au large des côtes argentines alors qu’on le croyait disparu, renseignait l’agence de presse Reuters, le 10 mai dernier.
Il y a 100 ans, cette baleine à fanons disparaissait des côtes de Patagonie, en Argentine. La raison : la chasse à la baleine, très prospère dans la région. Entre les années 1920-1930, les baleiniers constataient déjà une diminution de la population des rorquals boréaux un peu partout dans le monde.
Au fil des ans, des mesures ont été prises pour protéger l’espèce, alors en voie de disparition. Ces 50 dernières années, des interdictions mondiales sur la chasse commerciale à la baleine ont été mises en place. Et il semblerait que celles-ci aient porté leurs fruits.
Une repopulation qui a pris 80 ans
Grâce aux mesures de protection prises, les scientifiques ont noté une regain dans la population de rorquals boréaux et d’autres espèces.
« Ils ont disparu parce qu'ils étaient chassés. Ils ne se sont pas éteints mais leur population a été tellement réduite que plus personne ne les voyait », explique Mariano Coscarella, biologiste et chercheur en écosystèmes marins à l'organisme scientifique d'État argentin CONICET.
Crédit photo : Reuters
D’après le biologiste, il a fallu plusieurs décennies aux rorquals boréaux pour se reproduire suffisamment afin qu’ils soient de nouveau aperçus en mer. « Dans ce cas, cela a pris plus de 80 ans, précise Mariano Coscarella. Ils se reproduisent tous les 2 ou 3 ans et il a donc fallu près de 100 ans pour qu'ils soient en nombre appréciable avant que les gens se rendent compte de leur présence ».
Afin de ne pas perdre de nouveau leur trace, une équipe de scientifiques a équipé certains rorquals boréaux de traceurs GPS. Cela permettra aux biologistes de suivre le parcours migratoire des mammifères grâce au financement du projet Pristine Seas du National Geographic.
« Nous pouvons considérer cela comme un succès de conservation à l'échelle mondiale », s’est réjoui Mariano Coscarella, qui évoque aussi les mesures mondiales mises en œuvre pour permettre ce regain dans la population des baleines. Cependant, le biologiste a évoqué une possible rechute de la population que cela provoquerait si certains pays se retiraient de l'accord.