Et pendant ce temps, au Canada, une petite ville a réussi a éliminer totalement le problème du mal-logement.

Dans la ville Canadienne de Medecine Hat, il y a 60 000 habitants… Et aucun sans-abri.

 

Depuis que la municipalité a fait vœu, en 2009, de mettre fin au mal-logement, les efforts ont porté leurs fruits. Le résultat, c’est que ce soir, à Medecine Hat, tout le monde aura un toit sous lequel dormir.

 

Comment est-ce possible ? C’est simple, pourtant. Il s’agit d’une approche radicalement nouvelle de la chose… Pour faire simple, ils ont fait exactement l’opposé de ce que font la plupart des élus des autres villes. Et ça marche !

  

@AFP/Eric Feferberg


Le maire de Medecine Hat, Ted Clugston, l’avoue lui-même : il était plus que sceptique au début, lorsque le projet avait commencé à être discuté, il y a bientôt 6 ans de cela — en fait, il faisait même partie des principaux opposants à cette réforme.



La loi en question : pas un seul être humain ne devra être laissé plus de 10 jours dans la rue. Passé ce délai maximum, la personne en question devra obligatoirement se voir donner une maison, un endroit où habiter.

 

Aujourd’hui, le maire Ted Clugston a fini par réaliser que, non seulement cette loi est un grand pas en avant pour les plus défavorisés… Mais elle fait également des miracles pour les finances de la ville !

 

Oui, vous avez bien compris : cette loi, outre le fait de supprimer totalement la précarité du logement, a pour effet secondaire de… faire réaliser des économies considérables aux caisses de la mairie.

 

«  Il s’agit à la fois de la manière la plus humaine et la moins coûteuse de traiter les gens », explique Ted Clugston à l’antenne de la CBC.

 

Vous êtes sûrement dubitatifs, et c’est normal : Après tout, ne nous a-t-on pas inlassablement rabattu les oreilles, en nous disant que « les pauvres coûtent cher », que les aides sociales et les avantages dont ils bénéficient sont prélevés directement sur les impôts des honnêtes travailleurs ?



Un sans-abri logé coûte 20 000 $ par an, alors qu'une personne vivant à la rue coûte 100 000 $ par an. 


 

Si Ted Clugston, maire au demeurant plutôt pragmatique, a été converti, c’est grâce à une étude réalisée à cette fin par the Mental Health Commission of Canada. Ce que cette étude a découvert, c’est que quand on demandait aux SDF d’avoir une vie stable (arrêter les éventuelles addictions à la drogue, l’alcoolisme ) avant de les déclarer aptes à faire la demande d’un logement, ils retombaient souvent dans la pauvreté et se retrouvaient facilement pris une nouvelle fois dans l’engrenage de la drogue, de l’alcool et du mal logement. Comme un cercle vicieux sans fin.

 

Cela fait qu’il est très dur de s’extraire de cette condition, et qu’un bon nombre d’entre eux retombe à répétition dans les hôpitaux, les centres de détention, les abris d’urgence… Des structures et des services qui coûtent de l’argent.

 

Ainsi, Clugston a ainsi estimé ,lors d’une interview pour la CBC, que le coût approximatif pour procurer un hébergement stable à l’année pour un sans-abri est d’environ 20 000 $. Mais cela coûte près de 100 000 $ de garder un sans-abri à la rue.

 

« Avec le programme Housing First, nous avons complètement renversé le cours des choses. Avant, on disait ‘Tu veux une maison ? Sois clean d’abord, et on verra ensuite’ », explique encore Clugston. « Mais le problème, c’est que c’est assez dur de devenir ‘clean’ si vous devez dormir chaque nuit sous le banc d’un parc. »

 

Et apparemment… Ça marche. À en croire les travailleurs sociaux de la ville, le plus souvent, ils trouvent un hébergement pour les personnes bien avant les 10 jours qui leur sont impartis. Les conséquences, outre la quasi-suppression du problème du mal-logement : la criminalité est en chute libre, et l’équivalent local du Samu social a beaucoup moins d’urgences à traiter.

 

Medecine Hat n’est pas un cas isolé, et ce n’est pas le seul endroit où ce genre de démarche a fonctionné. En Utah, lorsqu’une réforme similaire a été appliquée, le mal-logement a baissé de 91 pourcents. Dans cet État Américain, il y a désormais si peu de sans-abris que les employés des services sociaux connaissent chacun d’entre eux par leurs prénoms et pour cause : Il n’y a plus que 178 personens vivant sans domicile dans l’État tout entier !

 

À quand quelque chose de similaire en France ?
Source : Aplus
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