Une nonagénaire aveugle se retrouve dans une situation délicate, après avoir reçu un courrier l’informant de son expulsion imminente.
C’est une décision pour le moins cruelle qui fait grand bruit en Charente-Maritime.
Une dame aveugle, âgée de 98 ans, risque d’être expulsée de son logement de La Rochelle dans quelques semaines, en raison d’impayés de loyers.
La préfecture du département a en effet autorisé l’intervention de la force publique pour déloger la locataire, provoquant ainsi la colère de son avocat.
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Âgée de 98 ans, cette dame aveugle risque l’expulsion
Ce mercredi 19 juillet, Me François Drageon a ainsi lancé un appel sur Facebook à ses « amis avocats du barreau français » pour que ces derniers l’accompagnent devant le juge le 27 juillet afin de plaider la cause de sa cliente et obtenir la suspension de cette décision, qu’il compare à une « condamnation à mort ».
Ayant fui le régime franquiste il y a plus de 80 ans, cette femme frappée de cécité habite son logement depuis maintenant 60 ans mais sa propriétaire l’a assignée en justice en 2018, réclamant son expulsion en raison, dit-elle, de plusieurs milliers d’euros d’arriérés.
Une affirmation que la locataire conteste.
Ce litige a été tranché à deux reprises en justice en faveur de la propriétaire, d’abord en 2019 par le tribunal judiciaire de La Rochelle puis par la cour d’appel de Poitiers en novembre 2020.
En conséquence, la commission départementale de coordination des actions de prévention des expulsions locatives a émis le 22 juin dernier un « avis favorable à l’octroi du concours de la force publique ».
Avertie par un courrier du préfet, la nonagénaire peut désormais être délogée de force « à compter du 16 août ». Il lui a été par ailleurs notifié qu’elle pouvait, si elle le souhaite, « contacter par téléphone le 115 » en cas de difficulté pour se reloger.
Contacté par l’AFP, le cabinet du préfet justifie la décision en expliquant que la locataire « ne paie pas (ses) loyers depuis 2017 ». Ayant pris en compte la situation délicate de cette dernière ainsi que sa vulnérabilité, la préfecture assure lui avoir offert un accompagnement social jusqu’à la fin de l’année 2022.
La nonagénaire aurait par ailleurs refusé deux propositions de relogement.
