Samedi 19 septembre vers 9 heures du matin, à Compiègne, les habitants ont dû être surpris de voir débarqué un cerf en plein cœur de la ville. Complètement paniqué et exténué, le pauvre n’a pas eu d’autre choix car il était traqué depuis de nombreuses heures par des pratiquants de chasse à courre.
CHASSE À COURRE : UN CERF TRAQUÉ DANS COMPIÈGNE
— AVA Compiègne (@AvaCompiegne) September 19, 2020
Quand un cerf, connu de ce quartier, est traqué par la #chasseàcourre jusque dans ses rues, les habitants sortent pour le protéger.
Un cas d'école de la résistance pour AVA ! Bravo à tous !? pic.twitter.com/iaNQZaFdGK
La scène, qui s’est déroulée en pleine journée, n’a pas manqué de relancer le débat sur la pratique de cette chasse jugée particulièrement violente et cruelle pour les animaux. Ici le cerf a été poursuivi pendant de longues heures par une dizaine de veneurs (pratiquants de la chasse à courre, ndlr) de l'équipage de la Futaie des Amis. Conséquence, il est venu se réfugier au niveau d’un chantier, tout proche du lycée Jean-Paul II.
Rapidement, la police a été alertée et beaucoup de curieux ont fait le déplacement pour observer l’animal. Ce dernier, à bout de force et très stressé, est resté couché sur le sol goudronné pendant longues heures. Sa langue pendante et son souffle saccadé ont fait prendre conscience à toutes les personnes présentes sur place à quel point son état de fatigue était avancé. En quelques minutes, les policiers ont établi un périmètre de sécurité autour du cerf afin de lui permettre de respirer et de se calmer dans les meilleures conditions.
Crédit : AVA
Crédit : AVA
Le cerf s’en sort indemne grâce à un décret
Vers 11h30, après plus de deux heures de repos, un vétérinaire dépêché par la mairie est arrivé sur place afin de vérifier que l’animal était en bonne santé et qu’il pourrait retourner dans la nature en toute sécurité. L’idée est alors de l’endormir, de l’ausculter et de le relâcher dans la forêt. Mais contre toute attente, il s’est vite redressé puis a pris la fuite en direction de son habitat.
Conformément à un décret de mars 2019, qui interdit d’abattre un animal se trouvant dans une zone habitée ou commerciale, les veneurs ont été contraints de gracier l’animal. Une histoire qui finit donc bien, pour le plus grand bonheur des militants du groupe Abolissons la vénerie aujourd'hui (AVA), également présents sur place avec l’objectif de défendre le cerf et de s’assurer qu’il s’en sorte indemne.