Après la Belgique, les Pays Bas, la Suisse, l’Allemagne et le Royaume Uni, la France s'ajoute à la longue liste des pays touchés par les œufs contaminés à l'insecticide fipronil.
Le ministère de l’agriculture l’a annoncé ce lundi 7 août, treize lots d’œufs en provenance des Pays Bas seraient contaminés par l’insecticide fipronil. Sur ces lots, 30 000 œufs et 200 tonnes d’ovoproduits obtenus à partir de l’œuf pour produire des sauces ou des gâteaux auraient été livrés entre le 11 et le 26 juillet en France.
Crédit photo : Ligne de production d'oeufs de poule / Shutterstock
Selon le ministère, deux établissements de fabrication d’ovoproduits seraient concernés, l’un dans la Vienne et l’autre dans le Maine-et-Loire. Pour l’heure, on ignore si ces produits se sont retrouvés sur le marché. Une enquête en cours doit déterminer la situation pour permettre l’analyse des produits incriminés.
C’est l’entreprise Chickenfriend qui est à l’origine de ce scandale qui a frappé les Pays Bas la semaine dernière et s’est étendue sur l’Europe. Cette société néerlandaise spécialisée dans la désinfection des élevages aurait utilisé du fipronil pour éradiquer les poux rouges et les tiques sur les poules d’élevage.
Crédit photo : Ferme de poules pondeuses
Même si le fipronil est considéré comme “modérément toxique” par l’OMS, il est strictement interdit de l’utiliser sur des animaux destinés à la consommation ou à la ponte.
Cet insecticide vendu sous le nom de DEGA 16 aurait été importé illégalement de Roumanie et livré par le fournisseur belge Poultry-Vision. Dans plus d’une centaine d’élevages aux Pays-Bas, les taux de fipronil avaient très largement dépassé le seuil autorisé par la réglementation européenne.
Aujourd’hui, plusieurs de ces élevages ont emmené leurs volailles à l’abattoir, des millions d’autres poules pourraient elles aussi connaître le même sort par manque de rentabilité pour les éleveurs.
Le gouvernement de La Haye a indiqué la mise en place d’un plan d’aide d’urgence à destination du secteur agricole qui devrait faire face à une perte s’élevant à plusieurs millions d’euros.
En France, un éleveur du Pas-de-Calais a effectué un signalement d’utilisation de ce produit par son fournisseur belge. Il est, depuis le 28 juillet placé sous surveillance, mais selon le ministère de l’Agriculture, aucun des œufs provenant de cet élevage n’aurait été mis sur le marché. Les résultats définitifs devraient être connus d’ici la fin de la semaine.