Selon l’UNICEF, en 2018, en France, 700 000 élèves ont été victimes de harcèlement scolaire. Cet impressionnant chiffre représente 1 enfant sur 3. Par des moqueries sur le physique, les vêtements, la sexualité ou par bien d’autres formes, des enfants subissent, se replient sur eux-mêmes, ont des troubles alimentaires, d’anxiété, de décrochage scolaire, ou pire. En effet, parmi ces victimes de harcèlement 1 sur 4 a rapporté avoir pensé au suicide.
Depuis quelques années, le harcèlement a pris un nouveau visage par le biais du terreau tristement fertile des réseaux sociaux. À tel point que 1 élève sur 5 déclare qu’il a déjà subi une attaque sur internet au cours de l’année. Comme l’explique Catherine Verdier, psychologue et analyste, “le cyber-harcèlement est devenu une caisse de résonance terrible. Tout le monde peut être visé, et n’importe quand !” Il touche actuellement 12% des élèves en primaire, 10% au collège et 3% au lycée.
L’extrême gravité de la situation a mené à la création de la plateforme nationale “non au harcèlement” avec la mise en place du numéro 30.20. Ce jeudi 7 novembre étant la Journée nationale contre le harcèlement scolaire.
De nombreux témoignages ont été recueillis. Comme celui de Célia, âgée de 17 ans aujourd'hui. Au collège, la jeune fille a tellement souffert du harcèlement qu’elle a tenté de se suicider. Cette tragique situation est née de la jalousie de ses “copines de classe”. Comme elle le rapporte à France bleu, “elles ont commencé à me bousculer dans les escaliers, elles se moquaient de moi tout le temps. Chez moi, je recevais des insultes par internet, des appels à n'importe quelle heure. C'était l'enfer. Elles me disaient que j'étais un parasite et que je devais en finir." Heureusement, aujourd'hui Célia va bien. Elle a réussi à se reconstruire, après deux années à subir.
Le cas de Célia est loin d’être isolé et parfois ces situations mènent au pire. Comme en 2013, quand la jeune Marion, 13 ans, a mis fin à ses jours après avoir été harcelée.
À la suite de ce tragique bilan, différentes actions ont été mises en place. Par exemple, la possibilité pour des élèves de devenir ambassadeurs dans leur école. C’est-à-dire que des volontaires se chargent de s’adresser à leurs camarades au sujet des enjeux de la prévention et participent à la lutte contre le harcèlement. Une initiative mise en place dans un lycée à Chartres, dans l'Eure-et-Loir.
Le Ministère de l’Éducation nationale a également annoncé un plan de 10 mesures pour lutter contre le harcèlement scolaire renforçant “l’arsenal juridique” autour du “sexting non-consenti", et du “revenge porn”.