Le service national universel sera définitivement obligatoire, rapporte Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement

Il y a 21 ans, le président de la République Jacques Chirac mettait un terme au service militaire obligatoire pour tous les hommes, afin de professionnaliser l’armée, en faisant la part belle au volontariat. Depuis, hormis une Journée Défense et Citoyenneté (anciennemment Journée d'Appel), les Français n’ont plus de service obligatoire à effectuer, qu'il soit militaire ou civique. Mais dès mars 2017, Emmanuel Macron annonçait lors de sa campagne présidentielle qu’il souhaitait la mise en place d’un service national obligatoire d’un mois pour les hommes comme pour les femmes.

Loin d’être du goût de tous, et provoquant des réactions hostiles, y compris au sein du gouvernement, surtout lorsque l’on sait qu’il existe déjà un service civique volontaire, son entourage a atténué sa volonté en passant sous silence le caractère obligatoire. Mais aujourd’hui, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a mis fin à tous les doutes en proclamant le caractère obligatoire du nouveau service national.



600 000 à 800 000 jeunes par an, garçons comme filles, devront effectuer leur service national universel obligatoire dans les trois ans suivant leur dix-huitième anniversaire. Telle est la volonté du président de la République Emmanuel Macron. Celui-ci durera un mois, et pourra être effectué auprès de l’armée, ou se fera sous la forme d’un engagement civique « en donnant son temps utilement à la nation », selon les termes de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, sur les ondes de Radio Classique. Nous n’en savons guère plus sur son fonctionnement précis pour l’instant, si ce n’est que ce service aurait pour but de constituer « un moment de rencontre entre la jeunesse de notre pays et la nation, et en partie son armée ». Visiblement, la Journée Défense et Citoyenneté, anciennement connue sous l'acronyme JAPD, obligatoire pour tous les jeunes citoyens recensés, ne suffit plus pour cela.

Le service désiré par le président sera donc « national, obligatoire, universel » pour « toute la classe d'âge ». Certains jeunes pourront-ils y échapper ? Qui pourra être exempté ? Où et comment ce service sera-t-il effectué ? À quel moment de l’année, et sur quelle plage horaire ? Le gouvernement lui-même ne le sait probablement pas encore : « On est en train de regarder les modalités techniques, il y a un rapport qui sera remis fin avril », acquiesce Benjamin Griveaux.

L’annonce du porte-parole du gouvernement peut sembler un brin ironique, puisque Florence Parly, ministre des Armées, affirmait vendredi 9 février que le service en question n’aurait « probablement pas un caractère obligatoire, au sens où les gendarmes viendraient rechercher le réfractaire », mais que tout serait fait pour le rendre « attractif pour les jeunes afin qu'ils soient incités à le réaliser ». L’obligation : la plus efficace des attractivités ?

Source : Huff Post
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