À partir du 1er juin, la ville de Caen lance un programme ambitieux de protection des hérissons. Ce dernier encourage les habitants à faire des tunnels entre leurs jardins pour permettre au petit animal de circuler librement sans avoir à prendre le risque de traverser la route, où il se fait régulièrement écraser.
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En effet, les hérissons, qui ne sont pas des animaux réputés pour leur grande rapidité, ont comme réflexe de se mettre en boule quand ils se sentent en danger, et cette attitude leur est très souvent fatale lorsqu’il s’agit de franchir la chaussée pour se rendre de l’autre côté de cette dernière. Chaque année en France, on estime qu’entre un à trois millions de hérissons perdent la vie dans ces conditions. Un chiffre énorme qui fait beaucoup de mal à l’espèce. À tel point qu’en vingt ans, la population du petit mammifère sur le territoire national aurait diminué de 40%.
Pourtant, en plus d’être particulièrement craquants, les hérissons ont un rôle très précieux dans l’équilibre de l’écosystème. Ils sont insectivores et se nourrissent également de limaces et de vers de terre, ce qui permet de réguler le nombre d’individus de ses espèces afin qu’il n’explose pas. Cet exemple montre donc clairement pourquoi le programme « Piqu’Caen », lancé par le Groupe Mammalogique Normand (GMN), est à ne surtout pas négliger. Ce dernier va s’étendre sur les deux prochaines années.
Dans l’Hexagone, depuis la convention de Berne en 1981 qui a été signée par une cinquantaine de pays, le hérisson est un animal protégé. Il est interdit de le tuer, de le capturer, de le transporter et de le vendre. Le problème, c’est que l’animal ne souffre pas vraiment de tels actes qui seraient volontaires mais bien plus de l’exercice mortel qui consiste à traverser les routes et les voies rapides. Voilà pourquoi la municipalité de Caen souhaite sensibiliser ses administrés ayant une maison avec jardin en les encourageant à créer des passages à travers les grillages, les clôtures ou les murs.
Comment participer à ce programme de protection des hérissons ?
Pour venir en aide au petit mammifère, les Caennais sont invités à laisser un passage entre leur jardin et celui de leur voisin afin qu’il puisse se déplacer sans souci, et surtout sans être obligé de traverser la route et prendre le risque d’y laisser sa vie. Ceci étant dit, il ne faut pas faire n’importe quoi non plus. Pour éviter tout problème, les habitants intéressés par le projet doivent entrer en contact avec le Groupe Mammalogique Normand. Ensuite, les experts du programme se rendront sur place afin de constater la présence de hérissons, de discuter avec les propriétaires et leurs voisins pour finalement construire un passage adapté.
« On ne peut pas faire des trous pour faire des trous, ça n'a pas d'utilité. On viendra faire les passages pour que ce soit cohérent pour la protection de l'animal » a précisé Nicolas Klatka du GMN. Pour aller plus loin, la ville de Caen s’est portée partenaire du programme et va le soutenir financièrement. Mieux encore, la municipalité souhaite installer des gîtes à hérissons dans de nombreux jardins publics. « C'est indispensable de protéger cette espèce qui est en voie d'extinction. Il y a des hérissons dans les jardins caennais et il faut que nous travaillions ensemble pour aider l'espèce » a déclaré Julie Calberg-Ellen, adjointe au maire de Caen en charge de la transition écologique.
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