Une éleveuse de Charolais en Côte d'Or, a trouvé un bon compromis : Pour les personnes qui souhaitent toujours manger de la viande, mais le faire de manière responsable, elle a pensé un abattoir mobile.
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Cette idée, qui repose sur un modèle suédois, lui est apparue dans un seul et unique but : réduire le stress des animaux. Emilie Jeanin, l'éleveuse, souhaite mettre en place cette technique, plus douce pour les animaux et ainsi leur éviter les conditions de transports plus que discutables.
Concrètement, l'abattoir mobile permet également aux éleveurs, qui d'ordinaire n'ont pas la mainmise sur la mise à mot de l'animal, de contrôler la façon dont leurs animaux sont tués. « Quitter le troupeau est perturbant pour des bovins. Sur notre ferme de la Lignieres , nous faisons tout pour que nos animaux soient élevés dans les meilleures conditions possible. Nos bêtes sont sélectionnées et nourries uniquement à l’herbe, elles sont dociles et nous limitons le stress dès que nous pouvons. Toutefois, nous ne maîtrisons pas l’abattage or la mise à mort et le transport sont des sources de stress pour eux ».
Comment un abattoir, même mobile, peut minimiser la souffrance des animaux ?
L'abattoir mobile est composé de deux camions. Ces deux camions viennent directement dans l'élevage pour récupérer les animaux, qui ont hérité d'un bon traitement par les éleveurs. « Nos bêtes sont sélectionnées et nourries uniquement à l’herbe, elles sont dociles et nous limitons le stress dès que nous pouvons » indique Emilie Jeannin au Figaro . L'animal, avant d'être tué «physiquement » est tué « cérébralement » à l'aide d'un « matador », un outil qui envoie une tige de fer directement dans le cerveau de l'animal.
Afin que l'abattage se passe bien et ce qui diffère de bon nombre d'abattoirs, c'est qu'il y a la présence d'une vétérinaire à bord de cet abattoir mobile. L'abattage « se déroule dans le plus grand respect de l'animal, dans le propre, sans odeur ». Pour Jan Johansson, un éleveur suédois qui pratique l'abattoir mobile, « chaque petit changement que vous faites subir à l’animal, même s’il s’agit de le transférer d’un point A à un point B à l’intérieur de l’étable, peut causer du stress, car c’est le changement lui-même qui est stressant. Je pense que cette méthode est bien plus humaine » confiait-il au Monde.
« Bœuf Éthique »
Emilie Jeanin, soutenue par les associations de défenses des animaux, tient à acheter les animaux vivants, mais aussi à sélectionner des élevages en adéquation avec ses valeurs. En ce sens, l'éleveuse a rédigé un cahier des charges qui se veut intransigeant : Acheter les animaux vivants, les abattre sur le lieu de l'élevage et les vendre sous la marque « Bœuf Éthique ».