En plein confinement, des chasseurs autorisés à reprendre le fusil

La chasse va reprendre ses droits. De rares dérogations préfectorales sous des conditions strictes autorisent des chasseurs à tirer ou piéger des animaux afin d’empêcher la prolifération de bêtes sauvages.

Avec la pandémie du Covid-19, beaucoup de pays sont sous confinement. Une situation qui n’est pas sans impacter sur l’activité des hommes. Dans plusieurs villes, les activités humaines sont suspendues et les rues désertes. Ces derniers jours, des images d'animaux sauvages, d’habitude discrets, faisant leur retour dans les centres-villes ont été observées notamment au Japon, en Thaïlande et même à Paris.

Cette situation inattendue de ces animaux qui reprennent leur droit sur la nature n’est pas sans conséquences dans les villes. Des dommages collatéraux ont été constatés et certaines espèces constituent une menace pour des ressources agricoles cruciales, faute d’une régulation adéquate.

Crédit image: jacqueline macou / Pixabay

Pour éviter la prolifération des dégâts provoqués par des sangliers ou des cerfs, certaines préfectures ont donc décidé de rouvrir exceptionnellement la chasse dans leur zone, et ce malgré l’interdiction qui prévaut en cette période de confinement. Les dérogations ne sont pas encore nombreuses pour le moment et sont soumises à des conditions strictes.

Dans les Landes, la préfecture autorise la chasse aux animaux nuisibles pour les récoltes, tout particulièrement le sanglier, à condition de l’exercer seul et en respectant les gestes barrières. Les battues collectives sont, elles, toujours bannies.

D’après le Huffington Post, le dépeçage des animaux peut s’effectuer à deux, à condition de respecter un mètre de distance entre les deux individus. Ailleurs, dans l’Aube, la préfecture a autorisé la reprise de l’agrainage en forêt, une méthode contestée qui permet d’attirer le gibier en répandant du grain. L’objectif de l’agrainage est de nourrir les sangliers sur leurs lieux de vie pour éviter qu’ils ne dévastent les champs agricoles. C’est également le même procédé en Côte-d’Or où l’agrainage se pratique seul.

Crédit photo: DDM/Xavier de Feynol

Jointe par le HuffPost, la Fédération nationale des chasseurs confirme de “rares” dérogations à la règle de confinement interdisant toute activité cynégétique. Elle précise que, lorsque la chasse est exceptionnellement autorisée, les chasseurs doivent se munir de leur permis de chasse, d’une copie de l’arrêté préfectoral ainsi que de leur attestation de déplacement individuelle en cochant la case renvoyant à des missions d’intérêt général.

Même si c’est exceptionnel, ces dérogations ne sont pas du goût des anti-chasses et les défenseurs des animaux. La Fondation Brigitte Bardot s’est notamment indignée que les chasseurs « s’autorisent à poursuivre leurs nuisances et à perturber la nature, notamment en continuant à agrainer, favorisant ainsi la reproduction des sangliers… pour ensuite légitimer leur abattage ».

Source : Huffington Post
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