Manquant cruellement de masques, plusieurs dentistes ont décidé de poser nus pour alerter les autorités. Détails.
Et on reparle des masques !
Alors que le déconfinement se profile en France, une profession s’inquiète à l’idée de reprendre le chemin du travail sans réelle protection.
Appelés à être en première ligne du fait de la proximité avec leurs patients, les dentistes craignent en effet de ne pas disposer d’assez de masques pour se protéger et protéger leur patientèle.
Afin d’alerter les autorités, plusieurs praticiens ont donc décidé de lancer l’opération #Dentisteapoil sur la plateforme You Tube.
#dentisteapoil pas de reprise sans ffp2 . Contrôle des prix et de qualité sur les masques. https://t.co/r68UHKcmRs pic.twitter.com/lBo1yJOfA8
— Diane Boc (@boc_diane) April 25, 2020
« Aujourd’hui, on est à poil pour soigner »
Pour les besoins de cette campagne, 75 d’entre eux n’ont pas hésité à poser dénudés pour dénoncer ce manque criant de masques ou de gants de protection.
Contraints d’arrêter leur activité au mois de mars, les dentistes n’ont en effet pas suffisamment de matériel, d’autant qu’ils ont dû céder leurs stocks pour approvisionner les hôpitaux et autres maisons de retraite qui devaient faire face à l’épidémie de coronavirus.
Ils estiment notamment que la promesse du ministre de la Santé Olivier Véran, qui s’est engagé à leur distribuer 150 000 masques, est totalement hors de propos car déconnectée des besoins réels sur le terrain.
«150 000 masques, ça fait quatre masques par praticien ! Aujourd’hui, on est à poil pour soigner », déplore ainsi Julie Zerbib, dentiste parisienne interrogée par France Inter.
« Lorsqu’on soigne un patient, nous sommes à 30 ou 40 cm de lui, en vaporisant des micro-gouttelettes qui contiennent des virus et des bactéries projetées jusqu’à 2 mètres autour de nous », alerte de son côté le docteur Thierry Desaule, praticien en Haute-Savoie.
Ces dentistes inquiets réclament donc des masques FFP2 mais ils risquent de se heurter à un obstacle, car l’État a décidé de réquisitionner tous les stocks qui sortent actuellement des usines en fabriquant sur le territoire.
Les praticiens craignent également des prix exorbitants à l’avenir, étant donné la rareté des protections !
Un ras-le-bol général qui a donc poussé bon nombre d’entre eux à se mettre à nu pour se faire entendre.
Plutôt culottés !