L'année commence bien mal pour la faune marine du golfe de Gascogne, où des centaines de dépouilles sans vie de cétacés ont été recensées en à peine 2 mois.
Depuis le 1er janvier 2020, plus de 600 cétacés ont été retrouvés morts échoués sur la côte Atlantique. Du jamais vu ! Un bien triste record qui en dit long sur l’ampleur de ce désastre.
Il s’agit essentiellement de dauphins, auxquels s’ajoutent une minorité de marsouins.
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« Ce week-end a été une hécatombe, le pire depuis le début de l’année »
« Ce week-end a été une hécatombe, le pire depuis le début de l’année », a déploré Hélène Peltier, dans les colonnes du Parisien.
Cette biologiste de métier travaille pour l’observatoire Pelagis, un institut public basé à la Rochelle (Charente-Maritime), chargé de l’étude et de la conservation des oiseaux et mammifères marins.
À titre de comparaison, l’an dernier, à la même époque, l’institut n’avait recensé « que » 420 dépouilles de cétacés et il s’agissait déjà d’un record.
Les scientifiques avaient alors estimé que sur les 200 000 dauphins comptabilisés dans le golfe de Gascogne, 11 500 avaient péri entre janvier et avril 2019 près des côtes françaises.
Si ce chiffre paraissait déjà énorme à l’époque, il risque d’être encore plus important dans les semaines à venir, faisant craindre une hécatombe dans des proportions inégalées.
Coupables désignés, les pêcheurs et leurs filets se défendent d’être responsables de ce massacre et affirment être mobilisés pour éviter ce qu’ils considèrent être des captures accidentelles.
Ainsi, les quinze paires de chalutiers pélagiques, qui pêchent dans le golfe de Gascogne, sont désormais équipées de « pingers », ces répulsifs acoustiques censés effrayer les dauphins.
Selon l’observatoire Pelagis, cette mesure aurait permis de diminuer de 65 % les captures accidentelles. Mais cela n’est pas suffisant aux yeux de l’institut qui travaille de concert avec l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) pour améliorer le système.
Pour Sea Sheperd en revanche, le débat n’a pas lieu d’être ! Selon l’ONG, il faut tout simplement en finir avec les pingers et « interdire les méthodes de pêches non sélectives et destructrices ». Une solution radicale, évidemment rejetée par les professionnels, qui semble difficile, voire impossible à mettre en œuvre.
En attendant, l’observatoire Pelagis a décidé depuis le début de l’hiver, de lancer des vols de reconnaissance de drones au-dessus du golfe de Gascogne, afin d’en apprendre davantage sur la population des cétacés qui y vit.