Après avoir engagé des démarches pour faire expulser des squatteurs occupant leur maison, des propriétaires ont décidé de les déloger eux-mêmes. Cependant, les squatteurs ont porté plainte, et les propriétaires ont été placés en garde à vue.
Quelques mois après l’affaire des squatteurs qui a fait beaucoup parlé en Essonne cet été, de nouveaux propriétaires ont été pris au piège. À Bobigny, en Seine-Saint-Denis, une femme âgée de 75 ans possède une maison de famille depuis des années. Mais un jour, elle s'est aperçue que sa résidence était occupée illégalement par des squatteurs.
Pour les déloger, la septuagénaire a porté plainte et a fait toutes les démarches nécessaires afin de récupérer sa maison. Mais trois mois après la plainte, les squatteurs étaient toujours là et aucune autorité n’est intervenue.
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Devant l’inaction de la justice, les propriétaires de la maison ont décidé de faire justice eux-mêmes. Ainsi, un groupe de 25 personnes est intervenu pour déloger les squatteurs. Malheureusement, la maison a été retrouvée complètement délabrée et dans un état déplorable.
« Ce n’est plus envisageable de vivre ici, a regretté Sonia, la fille de la propriétaire. Tout a été dégradé, on a des travaux énormes à faire, il y en a pour 30 000 à 50 000 euros de travaux. Les squatteurs, eux, n’ont rien. »
Les propriétaires placés en garde-à-vue
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais les squatteurs en ont décidé autrement puisqu’ils ont porté plainte contre les propriétaires de la maison. Ces derniers ont été placés en garde à vue pour… violation de domicile.
« On a voulu récupérer notre bien et les squatteurs ont porté plainte contre nous, a continué Sonia. Ils n’ont rien perdu dans tout ça. Nous, on a perdu la santé, notre énergie et du temps. Eux n’auront rien, ce n’est pas normal. »
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Cette situation alarmante accentue une nouvelle fois l’inaction et la lenteur de la justice face aux squatteurs. Pour tenter de trouver une réponse à ce problème, une loi anti-squat est actuellement au cœur du débat politique. Elle permettrait de créer un délit de squat, pour que ce dernier soit considéré comme du vol. En attendant, les propriétaires du logement à Bobigny n’ont pas eu d’autre choix que de mettre leur maison de famille en vente.