Les résultats du Concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) de l’année 2023 sont tombés et les jurés de toute la France sont unanimes : les candidats manquent de culture générale et privilégient les références populaires plutôt que littéraires.
Les jurés ont dévoilé les résultats du Concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) pour l’année 2023. Comme chaque année, les examinateurs ont remarqué des lacunes chez les candidats en grammaire, orthographe et mathématiques. En 2023, les erreurs les plus fréquentes concernaient les accords entre le verbe et le sujet quand ils sont éloignés l’un de l’autre, les accords dans le groupe nominal, les conjugaisons (“nous somme”, “elle est perçut”), les homophones (ses/ces) et les erreurs lexicales (“poëte, planête, malgré, le champs lexical, certe, de part, cahotique, boulversé”…).
En plus de cela, les correcteurs ont remarqué une autre chose frappante cette année : le manque de culture générale et de références culturelles. Pour illustrer leurs exemples, de nombreux candidats ont cité des émissions de téléréalité, des dessins animés Disney, des séries Netflix ou des films Marvel.
Des références populaires
Lors de l’examen, les candidats devaient aborder un texte extrait d’un roman de l’écrivaine Clara Dupont-Monod qui abordait le handicap d’un enfant et la norme. Pour enrichir leur propos, les candidats devaient utiliser des exemples. Cependant, ils sont nombreux à avoir cité des extraits de films ou de séries issus de la culture populaire.
“Presque” tous les correcteurs ont remarqué “avec inquiétude” la “présence importante d’exemples pris dans des dessins animés, des productions Marvel ou des séries Netflix”, a commenté le jury de Clermont-Ferrand.
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Ainsi, les exemples littéraires ou historiques étaient très rares dans les copies et les évaluateurs n’ont pas lu de références de culture littéraire et patrimoniale. Ce manquement a provoqué la colère des jurés dans toute la France.
“On ne peut accepter que l’horizon d’un candidat appelé à instruire de jeunes élèves soit ainsi limité à quelques figures empruntées aux productions de l’industrie du divertissement, là où on attend de lui qu’il montre une certaine culture. On attend de futurs enseignants qui ne confondent pas les oeuvres littéraires avec leur adaptation par la maison Disney (“Le Bossu de Notre-Dame de Victor Hugo”), qu’ils dépassent les références aux séries télévisées (“Glee”), aux YouTubeurs ou leurs souvenirs d’enfance (“La Reine des Neiges”) pour diversifier leurs propositions et appréhender également les récits avec toute la distance critique nécessaire”, ont affirmé les jurés.
Du côté de la Normandie, les candidats ont fait des références au Livre de la Jungle tandis qu’à Bordeaux, les correcteurs ont souligné “le peu d’exemples littéraires avec une surreprésentation du Vilain petit canard”. Même critique de la part de l’académie de Nantes : “Que des futurs professeurs des écoles aient des connaissances sur des produits culturels à destination des enfants ou adolescents (dessins animés commerciaux, séries, émissions à succès, influenceurs…) est certainement intéressant, à condition toutefois qu’ils fassent preuve d’un certain recul quant aux “valeurs” qui y sont promues, et qu’ils témoignent aussi d’une culture patrimoniale, riche d’enjeux esthétiques et humanistes, qu’ils auront à transmettre.”
Malgré cela, on observe une amélioration par rapport à 2022 puisque cette année, 8 955 candidats ont réussi le concours des professeurs des écoles, un rendement qui s’améliore de près de 6 points par rapport à l’année précédente.