La Chine redoute l'une des pires marées noires des dernières décennies : un pétrolier iranien, en flammes en mer de Chine après être rentré en collision le 6 janvier dernier avec un navire de fret local, fait actuellement peser une épée de Damoclès au-dessus de l'Empire du Milieu — et menaçant toute la vie marine de la région.
En effet, le bâtiment, en proie aux flammes à quelque 300 kilomètres à l'est des côtes de Shangai, est chargé de 136 000 tonnes d'hydrocarbures et menace a tout moment d'exploser ou de couler.
Search and rescue operation under way as 32 went missing after two vessels collided off the east coast of China; A Panama registered oil tanker is on fire pic.twitter.com/RslNE08cyd
— CGTN (@CGTNOfficial) 7 janvier 2018
Si un tel scénario catastrophe se produisait, la région connaîtrait alors l'un des pires phénomènes de marée noire de son histoire, ce qui aurait bien entendu des conséquences absolument catastrophiques pour l'environnement et la faune locale, sans parler des pêcheurs et des communautés humaines vivant de l'exploitation des ressources marines.
Seul espoir, selon Greenpeace : que la cargaison d'hydrocarbures du navire se consume intégralement dans l'incendie, et que le bâtiment tienne bon d'ici là afin de limiter au maximum les dégâts. « Si le navire coule avant la combustion totale des hydrocarbures, les opérations de nettoyage seront extrêmement compliquées », prévient l'organisation non gouvernementale.
Çin kıyılarında tanker M/T Sanchi ile yük gemisi CF Crystal çarpıştı: 32 kayıp https://t.co/mVAcJqked2 pic.twitter.com/5O81tm9Ius
— Deniz Haber (@KaptanHaber) 7 janvier 2018
Le sort de l'équipage encore incertain
Le Sanchi, un tanker iranien sous pavillon panaméen long de 274 mètres, faisait route vers la Corée du Sud pour y délivrer sa cargaison, quand il a été percuté par un navire de fret chinois, samedi 6 janvier aux alentours de 20 h, heure locale. Cela fait aujourd'hui trois jours que le navire est en feu. Il a déjà laissé échapper une petite partie de sa cargaison, et quelques plaques d'hydrocarbures qui se sont formées suite à des fuites dans la coque du bateau accidenté étaient visibles.
L'équipage du tanker comptait 30 Iraniens et deux Bangladais. Tous sont portés disparus et les recherches se poursuivent afin de repêcher d'éventuels naufragés rescapés. Un corps sans vie aurait déjà été découvert, a indiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. L'équipage du navire de fret chinois, comportant 21 personnes, a de son côté pu être secouru, mais les opérations de secours autour du pétrolier sont rendues difficiles par les conditions météorologiques, ainsi que par les nuages de fumée hautement toxique qui s'en dégagent .
Si la totalité de la cargaison du pétrolier se déversait dans la mer, cela constituerait un désastre écologique sans précédent dans la région : « Il est très probable que cela va détruire toute vie marine dans une vaste zone », a indiqué Wei Xianghua, spécialiste de l’environnement à l’université Tsinghua à Pékin. Même dans le meilleur des cas, un retour à la normale prendra « longtemps », selon M. Wei.