La sentence a sonné pour Djamila Boutoutaou, la jihadiste française de 29 ans qui vit en Irak. Accusée d'appartenir au groupe État islamique, la Cour pénale de Bagdad l'a condamnée à une peine de prison à perpétuité.
Irak : une jihadiste française condamnée à perpétuité pour appartenance au groupe Etat islamique (EI) par la Cour pénale centrale de Bagdad https://t.co/E4KabNVvYE #AFP pic.twitter.com/lT0LeZuzjC
— Agence France-Presse (@afpfr) 17 avril 2018
Alors qu’Emmanuel Macron s'est exprimé dimanche soir sur BFM TV, répondant aux questions de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, quant au sort des Français jugés en Irak, nous apprenons aujourd'hui la peine attribuée à la jihadiste française, Djamilah Boutoutaou, âgée de 29 ans, qui a été condamnée par la Cour pénale de Bagdad à la prison à perpétuité. Elle échappe donc de peu à la peine de mort après qu’Emmanuel Macron a expliqué que la France empêchera les peines de mort attribuées aux jihadistes français à l'étranger.
Ce mardi 17 avril, la jeune femme comparaissait devant la cour, dans un box en bois. Elle a expliqué être une Française d'origine algérienne, convertie à l'islam alors qu'elle était chrétienne. Elle confie alors qu'elle a appris les activités jihadistes de son mari uniquement lorsqu'ils sont partis en vacances en Turquie : « Nous sommes venus à Istanbul en vacances, et c'est en arrivant en Turquie que j'ai découvert que mon mari était un jihadiste. Il a été contacté par un homme nommé al-Qourtoubi qui nous a emmené mes enfants et moi vers un endroit où nous nous sommes cachés dans une cave ».
Après avoir découvert que son mari était un jihadiste, ils (son mari, son fils et elle-même) se sont installés dans le califat de l'EI, entre la Syrie et l'Irak, jusqu’en 2017. C'est lorsque les forces irakiennes ont repris le pouvoir sur les zones tenues par l'EI que la jihadiste française a été capturée. Elle explique alors que son « fils Abdallah a été tué dans un bombardement » à ce moment-là.
Lors de cette contre-offensive irakienne, 20 000 personnes ont été interpellées et risquent aujourd'hui la peine capitale, même s'ils n'étaient pas des combattants. En effet, la législation irakienne permet de faire enfermer des personnes soupçonnées d'avoir aidé, de quelque manière que ce soit, l'EI.
Nouveau rebondissement pour Mélina Boughedir
Alors qu'il y a un mois, la décision d'extrader la jihadiste française de 27 ans, Mélina Boughedir était acquise, il semble que le vent ait tourné. Elle était accusée d'être entrée de façon illégale en Irak, avec ses trois enfants et son mari. La cour pénale de Bagdad avait alors ordonné que la Française soit remise en liberté et expulsée vers la France, alors qu'elle avait été arrêtée en pleine bataille de Mossoul en 2017.
Mais, c'était avant que la Cour de cassation irakienne rende un arrêt demandant qu’il y ait un nouveau jugement pour la Française « sur la base d’une incrimination élargie » expliquait une source proche du dossier à RMC. Ainsi, les juges ont exprimé leur désir qu'elle soit jugée au regard de la loi antiterroriste en Irak, tout en sachant qu'elle était la femme d'un mari « militant engagé de Daesh ». Elle risque aujourd'hui la peine de mort.