De plus en plus, les relations entre Donald Trump et les athlètes américains se délabrent, surtout depuis que le président a traité de «fils de pute» ceux qui n’honoraient pas l’hymne national.
Il y a un mois de cela, on vous parlait de l’histoire de Colin Kaepernick, un joueur de football américain en recherche de club, boycotté par les franchises de NFL à cause d’un geste de protestation. Il y a un an, celui qui était alors quaterback des 49ers de San Francisco avait décidé de mettre un genou à terre durant l’hymne national, en marge d’un match d’avant-saison, pour protester contre les violences policières envers la communauté afro-américaine. Ce geste avait alors beaucoup divisé les Etats-Unis alors que Donald Trump n’était pas encore installé à la Maison Blanche.
NY Post
Aujourd’hui, Colin Kaepernick n’est plus un cas isolé et, de la NFL à la NBA, les sportifs américains sont devenus les nouvelles cibles du président américain. Vendredi dernier, revenant sur le cas de l’ancien 49er, Donald Trump n’a pas mâché ces mots, le traitant notamment de « fils de pute »: « Est-ce que vous n’aimeriez pas voir un de ces propriétaires de NFL dire, quand quelqu’un manque de respect à notre drapeau, «sortez-moi ce fils de pute du terrain, il est viré, il est viré !».
Des propos qui ont provoqué la colère et la polémique dans le microcosme de la NFL. Ainsi, hier soir, ce sont plus d’une centaine de joueurs qui ont mis le genou à terre durant l’hymne américain sur tous les terrains de NFL, en guise de soutien à leur collègue.
Billie Weiss / AFP
Habituellement très proches de l’administration de la Maison Blanche, les propriétaires des franchises sont également montés au créneau pour défendre le geste de leurs joueurs et condamner les propos de Donald Trump, à l’instar du propriétaire des Miami Dolphins, Stephen Ross :
«Je connais nos joueurs qui se sont agenouillés pendant l’hymne national et ce sont des jeunes hommes intelligents avec du caractère qui voulaient lancer un dialogue. En ce moment, notre pays a besoin d’un leadership qui unit, pas davantage de division. Nous devons chercher à nous comprendre et avoir un discours courtois plutôt que des condamnations et des petites phrases.»
Même son de cloche chez les Patriots, champions en titre et qui avaient été reçus par Donald Trump il y a quelques mois. La superstar de la NFL, Tom Brady, pourtant pro-Trump, a lui aussi soutenu la quinzaine de ses coéquipiers qui ont plié le genou hier soir…
ABC News
En parallèle, le président américain s’est aussi attaqué aux joueurs de la NBA. Traditionnellement, les champions NBA sont invités à la Maison Blanche par le président mais cette année, ce ne sera pas le cas des Warriors de Golden State.
Très hésitants sur la question de leur visite, les joueurs voulaient prendre une décision collective d’y aller ou non mais Donald Trump leur a coupé l’herbe sous le pied en annulant l’envoi des invitations ce week-end. La superstar LeBron James a alors rappelé que « se rendre à la Maison Blanche était un grand honneur avant que Donald Trump y soit.»
Le mouvement de protestation s’est même élargi au baseball puisque, ce samedi, un premier joueur de la MLB a mis le genou à terre. Autre signe de protestation, en NFL, toute l’équipe des Steelers de Pittsburgh (à l’exception d’un joueur, vétéran de l’armée) est restée aux vestiaires pendant l’hymne.
Joshua Roberts / Reuters
En bref, entre Donald Trump et les sportifs américains, la fracture ne fait que s’étendre symbolisant un mal très profond dans la société américaine causé par le comportement insultant de son président.