Une quinzaine de perquisitions ont été effectuées ce mardi matin dans des lieux en lien avec La France insoumise. Trois d'entre elles visaient le siège du Parti de gauche, celui de La France insoumise et le domicile du chef de ce mouvement, Jean-Luc Mélenchon, qui a filmé et relayé la scène sur son compte Facebook, dénonçant un « coup politique ».
Capture vidéo Facebook Jean-Luc Mélenchon
Le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a fait savoir son mécontentement dans un live Facebook ce mardi 16 octobre au matin, tandis que des perquisitions étaient menées à son domicile ainsi que chez « la secrétaire générale du groupe » France insoumise à l'Assemblée nationale, au siège du Parti de gauche - dont il est membre -, à celui de La France insoumise, et chez tous ses anciens assistants, fait-il savoir dans la vidéo.
« En ce moment, partout en France, tous ceux qui ont travaillé avec moi ou qui ont été proches de moi ces dernières années subissent une perquisition. On leur prend leurs téléphones et leurs ordinateurs », dénonce-t-il.
Se filmant en direct, l'ancien candidat à la présidentielle évoque un « coup politique », estimant que ces méthodes, « ce n'est pas de la justice ». « Demain vous verrez, ils trouveront une excuse, une raison quelconque, pour me foutre en cabane, comme ils l'ont fait avec Lula [N.D.L.R : l'ancien président du Brésil condamné pour corruption], comme ils le font avec tout le monde », poursuit-il.
Jean-Luc Mélenchon a ensuite interpellé directement la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. « Madame Belloubet, vous êtes fière de ce que vous êtes en train de faire ? (...) Vous n'avez donc plus aucune dignité ? Tous les coups sont permis ? Vous ne savez pas à quoi vous vous affrontez : à une force politique, pas à une personne isolée. Nous allons vous le faire payer politiquement », annonce-t-il.
Deux enquêtes en cours
« Cette affaire a lieu à propos des assistants parlementaires que j'avais lorsque j'étais député européen », soutient-il. Jean-Luc Mélenchon et son mouvement font l'objet de deux enquêtes préliminaires, l'une portant en effet sur des soupçons d'emplois fictifs d'attachés parlementaires, et l'autre, relative aux comptes de campagne lors de l'élection présidentielle de 2017, soupçonnés d'irrégularité.
Selon une source proche du dossier que Le Monde a contactée, ces perquisitions sont réalisées par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) dans le cadre de ces deux investigations ouvertes par le parquet de Paris.
Dans un communiqué, LFI précise que l’enquête sur les emplois fictifs du Parlement européen a été ouverte à la suite d’« une dénonciation d’une élue d’extrême droite, Sophie Montel, qui avouait elle-même qu’elle n’était pas sérieuse. Elle parlait en effet d’un “pied de nez” ».
Concernant les comptes de campagne, la commission nationale en charge a validé le 13 février 2018 les comptes du chef de file « sans aucune irrégularité », se défend LFI, avant d'ajouter que « ce n’est pas le cas pour ceux d’Emmanuel Macron ». Aussi, « afin de prouver publiquement son honnêteté, Jean-Luc Mélenchon a demandé le 8 juin 2018 le réexamen de tous les comptes de campagne », se justifie le mouvement.