L'Arabie Saoudite maintient l'état de siège sur le Yémen, bloquant l'aide internationale pour résoudre « la pire crise humanitaire aujourd'hui dans le monde »

Alors que le Yémen connaît actuellement  « la pire crise humanitaire aujourd'hui dans le monde », l'Arabie Saoudite maintient son blocus aux frontières. Le régime monarchique a pris la tête d'une coalition pour affronter la rébellion houthi, qui avait pris le contrôle d'une partie du Yémen. Depuis 2015, Riyad a mis en place un véritable mur de fer, bloquant tous les ports de son voisin du sud — y compris pour des fournitures de premier secours. Un état de siège dont les premières victimes sont les populations civiles, déjà fortement affaiblies : à l'heure actuelle, près de 150 000 enfants  seraient en passe de mourir de faim.


YÉMEN :
Alors qu'une épidémie de choléra doublée d'une terrible famine fait rage, toutes les aides humanitaires sont aujourd'hui bloquées par la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite. Jeudi, les responsables de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), de l'Unicef et du Programme alimentaire mondial (PAM) ont lancé un appel urgent aux autorités saoudiennes, affirmant que « des milliers de victimes innocentes, et parmi elles de nombreux enfants, vont mourir » si elles ne recevaient aucune aide humanitaire.

Les agences de l'ONU ont appelé l'Arabie Saoudite à la raison, la pressant de permettre au moins l'entrée de fournitures de premier secours au Yémen en réponse à ce qu'elles qualifient de « la pire crise humanitaire dans le monde ».

Sans possibilité de livrer des médicaments, des vaccins ou de la nourriture aux populations locales, le maintien du blocus saoudien revient à condamner indirectement des millions de personnes à la mort. Mais de son côté, Riyad a déclaré vouloir attendre un renforcement des contrôles aux frontières des cargaisons acheminant de l'aide, craignant l'éventuel passage de soutiens logistiques à la rébellion houthiste.

Mais les agences internationales soutiennent que l'urgence de la situation demande une réaction la plus rapide possible, car chaque seconde qui passe est synonyme de souffrance pour des millions de civils du Yémen. Un enfant meurt toutes les dix minutes de la crise humanitaire, et « plus de 20 millions de personnes, dont 11 millions d'enfants, ont un besoin urgent d'assistance », soulignent-elles. En tout, le danger « de malnutrition sévère aiguë » menace de mort « près de 400 000 enfants ».

Selon l'ONG Save the Children, la maladie et la faim tuent 130 enfants par jour. 50 000 enfants seraient déjà morts depuis le début de l'année.


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