Le CHRU de Brest lance son projet innovant de la prothèse de genou connectée, une première mondiale !

Ce mardi 23 janvier, le CHRU de Brest avait invité la presse à découvrir le projet baptisé « FollowKnee » qui ambitionne de concevoir la première prothèse du genou connecté d’ici cinq ans.

Ce serait une première mondiale pour le consortium piloté par le CHRU de Brest, en partenariat avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Animé par une équipe brestoise du Laboratoire de traitement de l’information médicale (Latim) qui est à l’origine, le projet regroupe des chercheurs (issus de l’Université de Bretagne occidentale et du centre de recherche IMT Atlantique, entre autres) et des entrepreneurs. En outre, le projet, qui vient d’entrer dans sa phase de lancement, a aussi pu compter sur l’aide financière de l’État (qui a injecté 7,9 millions d’euros sur les 24 millions que coûte le projet).

La prothèse, imprimée en 3D, sera réalisée sur mesure, aux dimensions du genou du patient. Celle-ci contiendra des petits capteurs qui mesureront la température et le taux de PH. Ensuite, les résultats seront envoyés aux médecins par Bluetooth.

Le but de cette prothèse du genou connecté sera de détecter les infections et de repérer les possibles dysfonctionnements mécaniques : « On sera capable d’obtenir un signal d’alerte très tôt, ce qui nous permettra ensuite d’enclencher des traitements les plus efficaces possibles très tôt. Pendant la phase d’impression, on va mettre des tout petits capteurs qui vont permettre de suivre le fonctionnement de cette prothèse une fois qu’elle sera en place et de détecter le plus tôt possible une éventuelle petite anomalie » précise le professeur Eric Stindel, chirurgien orthopédiste et directeur du Latim.

Qui dit première mondiale dit défis de taille. En effet, il faudrait développer cette prothèse avec l’idée que le corps humain puisse accepter l’électronique, ce qui implique un travail de fourmi sur les composants que contiendra la prothèse. En second lieu, ils réfléchiront à l’alimentation des capteurs sur une durée de 25 à 30 ans.

Des phases de recherches qui devraient durer trois bonnes années avant le début de l’étude clinique sur 220 patients, avec les nouvelles prothèses mais sans les capteurs. Ce n’est que dans cinq ans que la prothèse connectée sera implantée chez trente patients, avant d’être potentiellement validée et commercialisée.

Si le consortium arrive à développer cette prothèse du genou connectée comme prévu, cette dernière sera la bienvenue sur le marché médical. En effet, selon le professeur Eric Stindel, les besoins en prothèses du genou devraient augmenter de 600% d’ici 2030.

Un marché en plein boom expliqué par une obésité croissante et une « épidémie » d’arthrose. De plus, si « FollowKnee » remplit les espérances, elle pourrait être transposée aux chevilles, aux épaules et même aux hanches.

Source : CHRU Brest
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